Centrafrique: comment la réhabilitation d'un axe dans le centre-ouest du pays profite à la main d’œuvre locale

Reportage – En Centrafrique, la réhabilitation du tronçon reliant les villes de Sibut et Kaga Bandoro, distant de 155 kilomètres, a contribué à la réinsertion sociale d’un millier de jeunes après la crise. Cette localité a été durement secouée, occupée par les rebelles entre 2013 et 2019. Grâce à ce projet financé par la Banque Mondiale à hauteur d’un d’1,8 milliard de francs CFA, la société Ger et le gouvernement centrafricain ont recruté un millier de main d’œuvre locale. Aujourd’hui, l’argent collecté durant ce projet qui a duré 18 mois, a permis à la plupart d’entre eux de mettre en place des projets sociaux professionnels pour le relèvement de la région.

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Avec notre envoyé spécial de retour de Kaga Bandoro, Rolf Stève Domia-Leu 

De fines pluies arrosent un champ de manioc à proximité du village de Ndomété, en République centrafricaine. Les bruits de machettes, pelles et pioches, accompagnent les ouvriers dans la récolte. Flavien en est le propriétaire. « J’ai investi tout ce que j’avais gagné dans les activités champêtres, explique-t-il. Comme vous le voyez, nous sommes en période de récolte. Je vais évacuer mes produits agricoles à Kaga Bandoro, dans les villages environnants, et à Bangui. Avec cette réhabilitation (de la route), on paie le transport à 2 500 francs cfa. Alors qu’auparavant, le même trajet coûtait 10 000 FCFA ».

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Issue d’une famille modeste, Davila Yakété a vécu, elle, ces huit dernières années dans un camp de déplacés après avoir perdu ses biens. Mère de quatre enfants, elle a relancé sa vie grâce à ce projet. « On me payait 2 500 FCFA par jour, assure-t-elle. J’ai totalisé 18 mois dans ce travail. Je faisais partie des rares femmes qui travaillaient parmi les hommes pour réhabiliter cette route vitale. Aujourd’hui, l’argent que j’ai épargné m’a permis d’ouvrir une boutique de commerce général et je m’en sors bien avec ma famille ». 

« Maintenant que les jeunes ont des activités génératrices de revenus, il n’y a plus de problèmes » 

La réinsertion des jeunes rime également avec la baisse du taux de banditisme dans les préfectures de la Kemo et de la Nana-Gribizi. Aimé Tondo, chef de groupe du village Kpakou, affirme : « Le problème d’insécurité ne se pose plus dans notre région. Auparavant, il y avait des barrières illégales des rebelles et les coupeurs de routes étaient partout. Même dans les villages, il y avait des cas de braquage. Maintenant que les jeunes ont des activités génératrices de revenus, il n’y a plus de problèmes. » 

Aujourd’hui, la plupart de ces jeunes se mobilisent en petits groupes dans les villages et assurent de temps en temps l’entretien de cette route.

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