Trump et sa politique hostile à l’Afrique

Le Président américain Donald Trump
Le Président américain Donald Trump

Donald Trump n’a jamais caché son mépris pour l’Afrique. Dès son premier mandat, ses propos injurieux qualifiant les nations africaines de « pays de merde » avaient choqué le monde. Mais aujourd’hui, loin de n’être qu’une outrance verbale, ce mépris prend la forme de politiques concrètes, brutales et profondément discriminatoires. La dernière en date ? L’instauration d’une caution exorbitante, entre 5 000 et 15 000 dollars, imposée à certains ressortissants africains désireux d’entrer aux États-Unis pour affaires ou tourisme.

Derrière cette mesure présentée comme un projet pilote « anti-overstay », c’est toute une stratégie de stigmatisation systémique qui se met en place. À partir du 20 août 2025, les voyageurs du Malawi et de la Zambie devront payer cette somme pour obtenir un visa B-1/B-2, remboursable uniquement s’ils quittent le territoire à temps. Une caution qui, pour nombre de citoyens africains, représente l’équivalent de plusieurs années de revenus.

Une liste noire en expansion

Ce n’est plus de la dissuasion, c’est une barrière. Une muraille invisible, mais redoutablement efficace, érigée contre la jeunesse africaine en quête d’opportunités, de savoir, de collaboration. Une telle politique, en ciblant spécifiquement des pays africains, franchit un seuil inquiétant : celui d’une diplomatie punitive basée sur le soupçon collectif, sans nuance ni équité. Et cela ne s’arrête pas là. Le projet prévoit d’étendre ce système de caution à une dizaine d’autres pays africains, parmi lesquels le Nigeria, le Ghana, le Cameroun, ou encore l’Éthiopie.

Simultanément, des discussions internes à la Maison-Blanche évoquent l’élargissement du tristement célèbre « travel ban » à une trentaine de nouveaux pays, majoritairement africains. Ces mesures, présentées sous couvert de sécurité, trahissent en réalité une logique électoraliste où l’Afrique devient une cible facile, instrumentalisée à des fins de populisme interne. Les chancelleries africaines ne s’y trompent pas. Le mépris est palpable. Il est d’autant plus amer que cette politique intervient à un moment où la Chine, la Turquie, l’Inde ou encore la Russie tissent patiemment leurs relations diplomatiques et économiques avec le continent. Quand Washington érige des murs, Pékin tend des ponts. L’avenir géopolitique se joue aussi dans ces symboles.

L’Afrique, décharge des « indésirables » ?

La caution n’est qu’une pièce d’un dispositif plus large, plus cynique. Celui de l’externalisation des expulsés. Dernière illustration : l’envoi de cinq criminels condamnés pour viols et meurtres vers l’Eswatini. Aucun de ces hommes n’a de lien avec ce pays d’Afrique australe. Et pourtant, en vertu d’un obscur décret datant du premier mandat Trump, ils y ont été expédiés comme des colis indésirables.

Ce transfert, qui rappelle d’autres cas au Rwanda ou au Soudan du Sud, soulève des questions graves de droit international. Pourquoi des États africains devraient-ils accueillir des criminels qui n’ont commis aucun délit sur leur sol ? Qui décide de cette redistribution punitive de la population carcérale américaine ? Sur quels critères ? Et, surtout, en échange de quoi ? Ces pratiques sont non seulement inacceptables, elles sont dangereuses. Elles déstabilisent des pays déjà fragiles, violent leur souveraineté et compromettent la sécurité régionale.

Racisme d’État et diplomatie de mépris

Pretoria, seule voix audible dans ce concert de soumissions, a eu le courage de dénoncer cette politique d’une rare violence symbolique. Car l’Afrique du Sud ne veut pas devenir un sas pour les rebuts du système judiciaire américain. Elle le dit haut et fort : ce n’est pas seulement une question de frontières, c’est une question de dignité. Il est temps de le nommer clairement : la politique migratoire américaine, telle que pensée par l’administration Trump, relève d’un racisme structurel.

Elle ne frappe pas tous les migrants de la même manière. Tandis que les Européens, les Asiatiques ou même certains Latino-Américains continuent d’obtenir leurs visas sans entrave d’envergure, les Africains sont systématiquement soupçonnés, sur-sélectionnés, exclus, voire expulsés sans justification claire. On assiste ainsi à une politique migratoire à deux vitesses, où la nationalité devient un stigmate, et où le continent africain est perçu comme un simple réceptacle pour les flux humains indésirables.

L’Afrique ne se taira plus

Mais cette époque touche à sa fin. L’Afrique n’est plus un spectateur muet de son propre sort. L’Afrique du Sud, le Nigeria, et même certains États plus discrets commencent à hausser le ton. Le réveil diplomatique est en marche. L’Union africaine, bien que trop timide encore, ne pourra plus longtemps ignorer cette escalade humiliante. Car au-delà de l’injustice immédiate, c’est l’équilibre futur des relations internationales qui est en jeu.

Si les États-Unis persistent dans cette voie, ils risquent de perdre définitivement la bataille de l’influence en Afrique. Et ce ne sont pas des milliards en aides conditionnées ni des discours sur la démocratie qui suffiront à réparer les dégâts. Donald Trump veut bâtir des murs. L’Afrique, elle, veut bâtir des ponts. Et dans cette opposition de visions, c’est la mémoire historique, la dignité humaine et la justice qui trancheront. A bon entendeur…

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