Guinée: L'Enseignement supérieur s'ouvre aux femmes avec l'objectif de 250 doctorats en 2035

Avoir 250 femmes titulaires d’un doctorat d’ici à 2035, c’est l’objectif du ministère de l’Enseignement supérieur en Guinée. Lancé ce lundi 4 août, le projet vise à accompagner les femmes à poursuivre leurs études dans la recherche scientifique, en réponse à un système largement dominé par les hommes. Pourquoi une faible présence des femmes et que contient ce projet ?
2 %, c’est le chiffre exact de femmes dans l’enseignement supérieur en Guinée. Pour le professeur Djeinabou Barry, directrice du laboratoire interdisciplinaire de recherche en éducation, ce déficit est dû à un système patriarcal encore rigide et au refus des familles de financer les femmes jusqu’à l’université. « Et lorsqu’elle va à l’université, ce n’est pas forcément les filières d’avenir vers lesquelles elle s’oriente, c’est-à-dire pas les filières scientifiques. Au niveau supérieur, la fille a moins de modèle. Si vous prenez par exemple sur les 18 ou 19 établissements d’Enseignement supérieur publics, on ne peut relever peut-être que deux ou trois femmes qui sont à la tête de ces universités ».
Pour féminiser l’élite scientifique, le ministère de l’Enseignement supérieur compte sur son programme de soutien à 250 femmes enseignantes chercheuses, comme l’explique la professeure Fanta Touré, cheffe de cabinet du ministère et coordonnatrice du projet. « Il y a des partenariats qui existent, qu’on va essayer de redynamiser, et il y a de nouveaux partenariats qui vont s’établir. Les 250 femmes qui seront jugées à fort potentiel seront sélectionnées, puis accompagnées régulièrement et suivies dans leur progression jusqu’à l’obtention du diplôme ».
Mais à combien s’élèvera le financement des 250 doctorats d’ici 2035 ? Le ministère indique qu’un comité travaille sur cette question. Pour l’instant, aucun partenariat ou budget n’a été engagé.