Guinée: le gouvernement retire son permis minier au groupe émirien GAC

En Guinée, le groupe émirien Emirates Global Aluminium ne compte pas abandonner. Privée de son permis minier, sa filiale locale Guinéenne de l’Aluminium est désormais au cœur d’un contentieux avec le régime militaire de Conakry. Lundi 4 août, le président de transition Mamadi Doumbouya a retiré à la GAC son titre d’exploitation, nationalisant la mine de bauxite qu’elle gérait jusqu’ici. Un bras de fer entamé il y a neuf mois avec le régime militaire.
Publié le : Modifié le :
2 min Temps de lecture
Tout a commencé en octobre dernier, lorsque l’État guinéen a ordonné à la GAC (Guinéenne de l’Aluminium), filiale Emirates Global Aluminium (EGA), de suspendre ses exportations de bauxite – un minerai stratégique pour la production d’aluminium, dont la Guinée possède l’une des plus grandes réserves mondiales.
Conakry accuse l’entreprise de n’avoir jamais respecté un engagement datant de 20 ans : construire une raffinerie sur le sol guinéen, permettant de transformer la bauxite localement et favoriser le parc industriel du pays. La société minière, présente en Guinée depuis le début des années 2000, conteste fermement ces accusations.
À lire aussiNord-ouest de la Guinée: bras-de-fer entre les autorités et une société émirienne sur une mine de bauxite
Réaction immédiate du groupe EGA
Lundi 4 août, Mamadi Doumbouya a officiellement signé le décret mettant fin au permis minier de la GAC, évoquant un « non-respect des dispositions du Code minier ». Le décret présidentiel exige que la société rétrocède gratuitement ses titres à l’État et que tous les documents liés aux travaux soient remis aux autorités, ce « sans aucune indemnisation ».
Sa concession minière, située dans la région de Boké, est désormais attribuée à Nimba Mining Company, société anonyme étatique créée par décret dans la foulée de celui révoquant le titre de la GAC. La nouvelle entreprise est placée sous double tutelle gouvernementale, une technique liée au ministère des Mines et une financière via le ministère des Finances.
À lire aussiEn Guinée, de belles perspectives pour la bauxite
La réponse de la maison-mère émirienne ne s’est pas fait attendre. Elle a dénoncé cette décision présidentielle « avec la plus grande fermeté ». Il parle d’une « prise de contrôle illégale et hostile », estimant que la décision « met en péril plus de 3 000 emplois locaux et sape la confiance des investisseurs étrangers ».
EGA annonce qu’elle compte saisir les juridictions compétentes pour demander réparation.
À lire aussiGuinée: le gouvernement résilie la convention du groupe émirien GAC sur une mine de bauxite