Depuis bientôt une semaine, Jacques Kyabula, le gouverneur du Haut-Katanga, est introuvable. Après un discours prononcé au début du mois, l’ancien proche de Joseph Kabila, rallié depuis à Félix Tshisekedi, n’a pas répondu à une convocation du vice-Premier ministre de l’Intérieur. Les services de sécurité sont mobilisés pour tenter de le localiser et mettre fin à cette absence remarquée qui alimente rumeurs et spéculations dans la région, comme à Kinshasa.
Tout a commencé le 1er juillet lors d’un meeting de Jacques Kyabula. Dans une vidéo devenue virale, il s’en prend vivement au Rwanda qu’il accuse d’être à l’origine de la guerre dans l’est du pays.
Selon lui, le Rwanda doit être traité en priorité. L’ancien président Joseph Kabila et le coordinateur de l’Alliance fleuve Congo (AFC) Corneille Nangaa, dit-il, sont des Congolais. Leur cas, poursuit-il, pourra être abordé plus tard. Des propos qui passent mal à Kinshasa car Joseph Kabila a vu son immunité parlementaire levée et est accusé d’être en lien avec Corneille Nangaa, condamné à mort.
Quelques jours plus tard, le ministère de l’Intérieur a donc convoqué Kyabula à Kinshasa mais il ne s’y est pas rendu. « Ce genre de convocation ne se discute pas, on exécute », commente pourtant un officiel.
Deux jours après, Kyabula a répondu et a dit être malade. Depuis, plus rien. La police et la direction générale de migration sont mobilisées pour le retrouver. Il est injoignable. Même par téléphone. RFI n’a pas pu le contacter.
Ses proches assurent qu’il est toujours à Lubumbashi et que ses médecins lui auraient demandé de couper son téléphone. Une version mise en doute par les services de sécurité. Un membre de sa famille a été arrêté. Selon les renseignements, il tentait de quitter le pays.
Le dossier est pris très au sérieux. « Nous sommes dans une province stratégique, riche en ressources minières, et où deux figures majeures — Katumbi et Kabila — ont rejoint l’opposition », a déclaré à RFI un officiel.
En attendant, Jacques Kyabula a été remplacé et son adjoint assure l’intérim.