Le corps brûlé de Fulbert Mouanodji a été retrouvé, samedi 2 août, dans les rues d’Abéché, à l’est du pays. Cet ancien directeur de cabinet du gouverneur de l’Ennedi Est avait été récemment nommé à Goz Beïda. Sur des photos qui circulent sur les réseaux sociaux, on le voit étendu à même le sol, dévêtu et le corps brûlé. Le vendredi 1er août, Fulbert Mouanodji avait publié, sur son compte Facebook, un message d’alerte : « Je suis en danger les amis ».
Publié le :
1 min Temps de lecture
Avec notre correspondante à Ndjamena, Nadia Ben Mahfoudh
La mort tragique de Fulbert Mouanodji suscite émotion et interrogations dans tout le pays. Les images de son corps brûlé sont massivement partagées et commentées sur les réseaux sociaux.
À ce stade de l’enquête, les autorités écartent la thèse d’une mort criminelle. Lors d’un point presse tenu, au soir du dimanche 3 août, à Abéché, le procureur général près de la cour d’appel d’Abéché, Saleh Ali Abderamane, explique que Fulbert Mouanodji se serait donné la mort volontairement. Selon lui, il aurait acheté deux bouteilles d’essence, se serait aspergé pour ensuite s’immoler.
Mais la famille ne croit pas au suicide. Sa sœur cadette, Felicité Mouandandgodi, explique que son frère vivait dans la peur, depuis plusieurs jours, au point de quitter Amdjarass pour se réfugier auprès de sa famille, à Ndjamena. Ce n’est que, vendredi 1ᵉʳ août, qu’il a pris un bus pour rejoindre Abéché. « S’il avait voulu se suicider, il l’aurait fait à Ndjamena, auprès de sa famille », s’exclame-t-elle.
Fulbert Mouanodji a été enterré dans la nuit de samedi à dimanche, à quelques kilomètres d’Abéché. Sa famille proteste contre la rapidité de cette inhumation et rappelle qu’il a toujours servi son pays. Ses proches demandent que justice soit rendue et que le corps soit rapatrié à Ndjamena pour être enterré parmi les siens et avec les honneurs.