Alors que le régime fait le nécessaire pour apporter des éclaircissements à propos de l’affaire des cinq Boeing 777, l’opposition dénonce une corruption d’une grande envergure.
« Le peuple ne s’est pas trompé de pays, mais il s’est trompé de dirigeants ». Lors d’une conférence à Faravohitra, la plateforme Firaisankina dénonce vivement le scandale des cinq Boeing 777. Dans un contexte où la misère est généralisée, les hôpitaux sont délaissés et l’insécurité est rampante, cette affaire choque l’opinion publique.
Les dirigeants sont accusés de vivre coupés des réalités du peuple, tout en profitant du pouvoir au détriment de la Nation. L’ancien président Marc Ravalomanana parle d’une trahison d’État, illustrant l’ampleur de l’indignation.
Souveraineté nationale
Le dossier des Boeing est qualifié de point de non-retour. Des avions de cette envergure ne peuvent pas se poser sans alerter les radars, ni mobiliser des ressources logistiques importantes. « Qui peut croire que ni le président ni le Premier ministre n’étaient pas au courant ? », s’est indigné le député Todisoa Andriamampandry.
Selon lui, les instructions sont venues « d’en haut », et les dessous-de-table ont coulé à flots : « Des millions d’euros ont été versés, directement à des membres du gouvernement », a-t-il avancé.
Au-delà des avions, ce sont des pans entiers de souveraineté qui, selon l’élu, sont en train d’être livrés aux intérêts étrangers. « La souveraineté nationale, autrefois sacrée, est devenue une marchandise comme une autre », dénonce la plateforme.
Sanctions internationales
Face à la crise, le pouvoir recourt à des stratégies habituelles : limoger un ministre, désigner un bouc émissaire, sans s’attaquer au fond du problème. Pour Marc Ravalomanana, un remaniement n’est pas nécessaire mais il faut s’attaquer à ce « système corrompu » qui ronge l’État. La plateforme « Firaisankina » alerte sur les risques de sanctions internationales, qui frapperaient d’abord la population malgache.
Elle appelle à une justice impartiale, loin de la « justice spectacle », et exige des poursuites crédibles contre les responsables. Les preuves s’accumulent, la société civile s’impatiente, et le peuple, fatigué, ne semble plus disposé à tolérer l’impunité. « Le peuple n’est pas dupe », a prévenu la plateforme « Firaisankina », qui met en garde contre une colère populaire qui pourrait, cette fois, exploser sans retour.