L’opposant congolais Augustin Matata Ponyo est officiellement en exil, selon son parti. Ancien Premier ministre et député national, il avait été condamné le 20 mai 2025 à dix ans de travaux forcés par la Cour constitutionnelle pour détournement de fonds publics. Depuis, il était introuvable. Son parti, le LGD, affirmait qu’il n’était ni joignable par téléphone, ni visible à son domicile, ni localisé dans les établissements carcéraux de Kinshasa.
Ce week-end, le secrétaire général du parti, Franklin Tshiamala, a brisé le silence : Matata Ponyo a quitté le pays. Ce dernier a repris contact avec son parti politique. Il affirme avoir été contraint à l’exil par le pouvoir en place. Il promet d’annoncer prochainement l’endroit où il se trouve et de continuer le combat, aux côtés de ceux qui sont en exil comme lui. Il n’a pas donné de détails. Mais le nombre d’exilés politiques congolais augmente, notamment en Europe. Parmi eux, Moïse Katumbi, que Matata avait soutenu à la dernière présidentielle.
Son parti, le LGD, dénonce aussi d’autres faits. Selon lui, la Direction générale de migration a confisqué le passeport de la fille de Matata Ponyo, alors qu’elle devait se rendre aux États-Unis. Et son épouse est interdite de quitter le pays. Le LGD assure que Matata Ponyo a été condamné parce qu’il aurait refusé de rejoindre l’Union sacrée, la plateforme politique de Félix Tshisekedi.
LGD dénonce « la tribalisation de la justice »
« Toutes les dispositions ont été prises pour le condamner », dit le parti. Il parle d’un procès « comme un théâtre de tragi-comédie ». Et accuse le pouvoir d’avoir exempté certaines personnes de poursuites judiciaires, en échange de leur témoignage contre Matata Ponyo. Le LGD dénonce aussi « la tribalisation de la justice, sa soumission au pouvoir exécutif et la corruption ».
De leur côté, certains cadres de la majorité présidentielle rejettent ces accusations. Ils accusent Matata Ponyo de fuir la justice de son pays.
Il a appelé avec un numéro masqué, je l’ai eu et ça m’a soulagé parce que ça faisait deux mois qu’il n’était plus joignable.