Côte d'Ivoire: des plages fermées après un déversement de pétrole près de Grand-Bassam

En Côte d’Ivoire, un déversement de pétrole s’est produit le week-end dernier au large des côtes, près d’Abidjan. Près de 8 km de plages, entre Modeste et Grand Bassam, des zones touristiques, ont été polluées par du pétrole, qui a été déversé après l’apparition d’une fuite sur un flexible de la bouée 2 de la Société ivoirienne de Raffinage. Depuis le 30 décembre, des équipes du ministère de l’Environnement sont sur place pour nettoyer les plages.
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Avec notre envoyée spéciale à Modeste, Bineta Diagne
Près de 8 km de plages, entre Modeste et Grand Bassam, des zones touristiques, ont été polluées par du pétrole, qui a été déversé après l’apparition d’une fuite sur un flexible de la bouée 2 de la Société ivoirienne de Raffinage. Depuis le 30 décembre, des équipes du ministère de l’Environnement de Côte d’Ivoire sont sur place pour nettoyer les plages.
Sur celle de Modeste, des dizaines d’experts, pelles et râteaux en main, ramassent les déchets : il y a là, des bouteilles en plastiques contaminées par les produits pétroliers. Et aussi, des déchets hydrocarbures, mêlés au sable fin. Parmi eux, l’inspecteur Germain Eba, le sous-directeur de la compagnie d’intervention contre les pollutions du milieu marin, au centre ivoirien antipollution, le Ciapol. « Nous allons récupérer, de façon grossière la nappe d’hydrocarbure qui s’étend sur le sable. Dans un deuxième temps, nous allons procéder au nettoyage fin qui va consister à traiter tout ce qui a été infiltré dans le sable ».
Ensuite le sable contaminé est traité pour récupérer le pétrole. Henri Saoué, le directeur d’Ivos, une entreprise spécialisée dans le traitement des déchets, explique la manière de procéder. « Pour les sacs contiennent une grande concentration de pétrole. Nous allons les mettre dans notre unité de pyrolyse. C’est une grande cocotte minute. On va chauffer le sable mélangé au pétrole à peu près à 600 degrés et à cette température le pétrole va s’évaporer. Ça passe dans des tuyaux de condensation et le pétrole est récupéré ».
En tout, près de 200 personnes sont mobilisées pour nettoyer les plages. La baignade et la pêche sont interdit pour éviter tout risque de contamination. Mais certains restaurateurs semblent récalcitrants. Á l’image d’Adama, qui s’inquiète pour son chiffre d’affaires. « Si on ferme maintenant, on mange comment ? Combien tu payes les employés, comment ? Tout ce personnel qui est là, il faut le payer. Il y a au moins 10 personnes ».
Après les opérations de nettoyage, le Ciapol prévoit de réaliser de nouvelles analyses pour vérifier l’impact de cet incident sur l’environnement. C’est un véritable travail de fourmi qui a permis de retirer une bonne partie du pétrole sur la plage. Si les nappes de pétrole ne sont plus totalement visibles, l’odeur, elle, marque encore les lieux.

À l’origine, tout est parti d’un déversement accidentel de produits pétroliers après l’apparition d’une fuite sur un flexible de la bouée 2 de la Société ivoirienne de Raffinage (SIR), survenu samedi 27 décembre dans la soirée. Selon le Ciapol, ce sont près de sept mètres cubes de produits hydrocarbures qui se sont ainsi déversés dans la mer.
Le ministère de l’Environnement affirme avoir mis en place des barrages flottants pour contenir la pollution et tout un dispositif d’urgence a été mis en place. Les risques ont été circonscrits, assure le directeur de cabinet du ministère de l’Environnement. Toutefois, les plages sont interdites d’accès au public pendant au moins une bonne semaine.
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