La 6ᵉ édition de la Conférence sur la philanthropie africaine s’est achevée ce 31 juillet à l’Université américaine du Caire, en Égypte, après trois jours d’échanges intenses et de réseautage. Des acteurs venus de tout le continent ont partagé idées et expériences pour relever ensemble les défis auxquels l’Afrique est confrontée, dans une optique de solutions durables et enracinées.
Parmi les temps forts de l’événement, un panel consacré à la justice de genre a permis à plusieurs militantes de dénoncer la baisse significative des financements destinés aux causes féministes et aux mouvements communautaires. Un recul jugé alarmant, menaçant directement la pérennité d’initiatives essentielles à la défense des droits des femmes et des minorités.
Les discussions ont mis en avant l’importance de repenser les logiques classiques de financement, en valorisant des approches alternatives portées par des fonds militants et profondément ancrées dans les réalités locales.
À ce titre, le Fonds d’action urgente pour les femmes africaines (UAFA), dirigé par Tsitsi Midzi, a été présenté comme un exemple concret. Ce fonds, soutenu par un réseau de plus de 200 conseillères à travers le continent, a déjà octroyé plus de 8 000 subventions. Il se distingue par sa capacité à intervenir en urgence, parfois en moins de 72 heures, et par son engagement envers le soin collectif. UAFA a récemment lancé la plateforme « Feminist Republic », dédiée à la justice réparatrice et à la mobilisation des guérisseuses au sein des mouvements féministes.
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La jeunesse africaine a également occupé une place de choix lors de la session de clôture avec un panel intitulé : « L’avenir de l’Afrique : renforcer l’investissement à impact porté par les jeunes, un financement éthique et équitable. »
Ce moment a donné la parole à de jeunes leaders engagés dans des actions humanitaires au cœur de leurs communautés. Mathieu, du Malawi, a ainsi raconté l’initiative menée en faveur des prisonniers de son pays, afin d’améliorer leurs conditions de détention. Du côté du Sénégal, Sira Dalouse a partagé son parcours de jeune mère, étudiante et travailleuse. Malgré les difficultés, elle a pu compter sur sa force intérieure et le soutien de TrustAfrica et de la fondation MasterCard pour s’en sortir. Elle a encouragé les jeunes dans des situations similaires à croire en eux et à persévérer.
Ce panel a offert un espace d’expression à la jeunesse africaine, lui permettant d’explorer des pistes concrètes pour bâtir un avenir durable et équitable, tout en identifiant les obstacles à surmonter pour accéder à un emploi digne et enrichissant au sein de leurs communautés.
En conclusion, le Directeur exécutif de TrustAfrica, le Dr. Ebrima Sall, a salué les efforts consentis pour la tenue de cet événement panafricain. « Nous l’avons encore fait ! », a-t-il déclaré.
« Comme toujours, organiser un événement de cette ampleur a été un mélange d’anxiété, de défis et de moments d’excitation. Mais au final, tout s’est très bien déroulé, tant sur le fond que sur l’organisation. »
Pour lui, l’ambiance, la qualité des échanges et l’expérience locale ont apporté une vraie valeur ajoutée à cette édition. « C’est précisément ce que nous recherchions en venant en Afrique du Nord : une immersion différente, enrichissante », a indiqué Dr. Sall.
« Un immense merci à toutes les équipes, ainsi qu’à l’université et ses responsables pour leur accueil chaleureux dans cette magnifique ville », c’est sur ces mots qu’il a clôturé la conférence.