Afrique: A Dakar, Gabonais et Camerounais vivent ensemble le derby d'Afrique centrale

Le centre socio-culturel de Derklé, situé à Liberté 6, a vibré mercredi soir au rythme du choc Cameroun-Gabon, suivi en communion par les communautés gabonaise et camerounaise vivant à Dakar, dans une ambiance de convivialité et de fraternité, malgré la rivalité historique entre les deux sélections d’Afrique centrale.
A l’occasion de cette rencontre comptant pour la première place du groupe F, le football s’est imposé comme un puissant facteur de rapprochement.
Loin des gradins du stade d’Agadir, au Maroc, le centre de Derklé s’est transformé, le temps de quatre-vingt-dix minutes, en une véritable arène populaire où passion sportive et entente sociale se sont harmonieusement mêlées.
Une demi-heure avant le coup d’envoi, l’espace de projection en plein air était déjà fin prêt. Chaises soigneusement disposées autour de tables rondes, écran géant installé, drapeaux gabonais et camerounais flottant dans l’air, maillots verts, jaunes et rouges arborés fièrement, l’effervescence montait progressivement.
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Dès le coup d’envoi à 20 heures, les échanges de pronostics fusent. « Nous allons gagner dès la première mi-temps », lance un supporter camerounais, aussitôt repris par un Gabonais confiant : « On verra bien, cette fois c’est notre tour ».
A la 6e minute de jeu, le but d’Etta Eyong, sur une passe décisive de Bryan Mbeumo, provoque une explosion de joie du côté camerounais. Les chants résonnent, tandis qu’un silence tendu s’installe chez les supporters gabonais, sans pour autant entamer leur espoir d’un retour.
L’entrée de Pierre-Emerick Aubameyang à la 33e minute redonne de la voix aux Panthères. « Allez Aubameyang, fais-nous rêver ! », scandent ses supporters. Mais malgré plusieurs tentatives, le Gabon ne parvient pas à recoller au score avant la pause.
A la mi-temps, sifflée sur le score de 1-0 en faveur des Lions indomptables, l’ambiance reste bon enfant. Les supporters des deux camps partagent boissons et plaisanteries, dans une atmosphère détendue.
« Nous avons voulu réunir les communautés gabonaise et camerounaise autour du football, parce que le football unit et ne divise pas », explique Juste Roland Ndongo, organisateur gabonais de l’événement.
« Il y a une rivalité sportive, certes, mais l’essentiel est la fraternité et la coexistence harmonieuse », ajoute-t-il, précisant que l’initiative était ouverte à d’autres communautés africaines, notamment ivoiriennes.
La seconde période ne change pas la physionomie du match. Malgré les espoirs gabonais, le score reste inchangé jusqu’au coup de sifflet final. Après la rencontre, les taquineries se poursuivent dans un esprit sportif, mêlant regrets et satisfaction.
« Je suis déçue par la prestation de notre équipe. On méritait au moins le nul », confie Noé Makossa, supportrice gabonaise, espérant un sursaut lors des prochaines rencontres.
A l’inverse, les Camerounais savourent leur succès. « Nos Lions ont montré leur caractère. Cette victoire prouve que nous sommes prêts à aller loin dans cette CAN », se réjouit Ndong David, supporter camerounais.
Considérés comme des « ennemis frères » du football d’Afrique centrale, le Cameroun et le Gabon entretiennent une rivalité ancienne.
Si les Lions indomptables dominent globalement les confrontations directes, avec 12 victoires contre 3 pour le Gabon en 25 matchs, ils n’ont toutefois jamais battu les Panthères en phase finale de la Coupe d’Afrique des nations.
En 2010, le Gabon avait surpris le Cameroun (1-0) grâce à Daniel Cousin, et en 2017, à domicile, les Panthères avaient tenu en échec les futurs champions camerounais (0-0), malgré une élimination prématurée.



