Centrafrique: la campagne électorale au coeur des célébrations de Noël
Les célébrations de Noël aux quatre coins du monde sont l’occasion de passer du temps en famille ou avec des proches, mais aussi de parler politique, même si cela peut donner lieu à de longues palabres. Alors quand votre pays est à quelques jours d’un quadruple scrutin historique, comme la Centrafrique, le contexte électoral avant les votes du 28 décembre est dans beaucoup d’esprits. À la cathédrale de Bangui, les croyants mobilisés pour la messe de minuit souhaitent voir les acteurs politiques se conformer aux préceptes pacifistes de cette célébration.
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Avec notre envoyé spécial à Bangui, François Mazet
À Bangui, la capitale de la Centrafrique, sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame tout juste centenaire, Tony, consultant juridique, s’inquiète des dernières nouvelles de la campagne avant les élections du 28 décembre. Il espère que chacun exprimera un vote de conviction pour faire avancer le pays. « Ma prière est que tout se passe dans l’ordre. Il faudrait qu’il y ait un message de paix, d’éclaircissement, parce que les gens votent souvent par affinité. Parce que j’ai reçu un t-shirt, j’ai reçu un pagne et donc, à mon avis, il faudrait que nous ayons les yeux ouverts à travers nos pères de l’Église ».
Comptable dans une ONG, Wilfranc est venu avec sa fille. Il demande aux acteurs politiques de se comporter de manière responsable. « On souhaite à tout bon Centrafricain que ça se passe dans la dignité. Il y avait des soucis dans la préparation de ces élections. Les responsables politiques, c’est très important qu’ils s’entendent pour faire la paix. C’est très important ».
Au cours de l’office, le cardinal Dieudonné Nzapalainga ne s’est pas appesanti sur le contexte, mais il a délivré un message limpide. « Prenons conscience de notre fragilité humaine. Nous sommes à l’approche électorale. Bannissons de notre langage la division, l’exclusion, la violence et la haine ».
Il y a un mois, la conférence épiscopale avait publié une lettre pour souligner le caractère historique de ces élections, une opportunité de mettre le pays « sur les rails du développement ». Les évêques avaient dénoncé « l’ethnocentrisme exclusif, le népotisme, la corruption, la gabegie financière et le détournement des fonds et des deniers publics ».
La Minusca demande de ne pas nuire à la crédibilité du processus électoral
Au sujet des différents scrutins de ce dimanche en Centrafrique, les Nations unies ont publié un communiqué, signé du porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, ce mercredi après-midi. Il intervient alors que les opposants Anicet-Georges Dologuélé et Henri-Marie Dondra ont dénoncé ces derniers jours des blocages de leur campagne en province, comme de ne pas pouvoir prendre des avions ou être empêchés de tenir certains meetings. Les soutiens du président Touadéra ont, eux, rejeté ces accusations.
« Le secrétaire général des Nations unies a publié une déclaration à propos de ces élections. Il appelle les autorités à veiller à ce que les scrutins se déroulent de manière pacifique, ordonnée, inclusive et crédible. Il exhorte également toutes les parties prenantes à s’abstenir de toute action susceptible d’inciter à la violence ou de nuire à la crédibilité du processus. Voilà notre état d’esprit. Ce qui est important, et je pense que c’est un message que nous avons répété au fil des mois, c’est l’inclusivité. Le Conseil de sécurité nous demande d’aider les autorités centrafricaines à préparer les élections d’un point de vue technique, logistique, sécuritaire, mais également pour les bons offices de la représentante spéciale du secrétaire général, donc dans la dimension du dialogue politique et de l’apaisement de toutes les parties prenantes », déclare au micro de RFI la porte-parole de la force onusienne à Bangui, Florence Marchal.
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