Gabon: Au marché des poissons, des pêcheurs sanctionnés pour pêche en zone protégée

Le personnel de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN) a saisi 23 moteurs hors-bord des jeunes pêcheurs gabonais qui ravitaillent le marché de Libreville, la capitale gabonaise. Lors d’un contrôle inopiné vendredi 19 décembre, les éco-gardes ont surpris les pêcheurs dans un parc, une zone interdite à la pêche. Comme punition, les moteurs de leurs pirogues ont été saisis pour une durée de deux semaines. Une décision qui tombe très mal pour les pêcheurs et les consommateurs de poisson pendant cette période de fêtes.

Silence et tristesse sur le quai de débarquement de poissons au Centre d’appui à la pêche artisanale (Capal). Toutes les pirogues sont à l’eau sans leur moteur. « Ils ont pris plus de 23 pirogues. On fait comment pour s’en sortir ? Les moteurs ne sont pas là, pour moi c’est compliqué », témoigne Emmanuel, l’un des jeunes Gabonais sanctionnés par les agents des parcs nationaux.

Daril Manfoumbi, étudiant et pêcheur à ses heures perdues, avoue avoir été pris en flagrant délit avec ses amis. « Ils nous ont arraché le moteur parce qu’ils nous ont trouvés dans la zone du parc. Mais c’est là où sont les poissons. C’est là où nous, jeunes Gabonais, nous pêchons », explique-t-il, avant d’assurer que le personnel de l’ANPN ne leur a pas défendu de pêcher à cet endroit. « Il n’y a pas eu de communiqué pour prévenir qu’on se ferait arrêter si on nous trouve dans le parc », ajoute-t-il.

Pénurie de poissons au marché


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Conséquence : dans le marché, il n’y a plus assez de poissons. « On a rien ! Comment va-t-on faire ? Comment va-t-on passer les fêtes ? C’est un manque à gagner pour nous et pour les enfants qui partaient à la pêche », précise Esther Sourayo, présidente des vendeuses.

Jean-Pierre Makaya, secrétaire général de la Fédération gabonaise de la pêche artisanale, accuse l’administration d’accentuer la pression sur les pêcheurs artisanaux alors que les chalutiers européens et asiatiques qui pêchent en haute mer sont moins contrôlés. Contactée, l’administration n’a pas souhaité réagir.

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