Niger: dans la région de Tillabéri, les enseignants «ciblés» par les attaques terroristes

Au Niger, un enseignant a été enlevé jeudi 18 décembre dans la commune de Makalondi, dans la région de Tillabéri, à l’ouest du pays. L’information a été confirmée par le Synaceb, le syndicat des contractuels et des fonctionnaires de l’Éducation. Cet enlèvement intervient dans un contexte sécuritaire particulier pour le corps enseignant : au début du mois deux directeurs avaient été assassinés. Depuis près de dix ans, la région de Tillabéri est confrontée à une insécurité née des attaques terroristes. Des écoles ont été sommées de fermer à la suite des déplacements forcés des populations.

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Au Niger, le 5 décembre, le même syndicat avait dénoncé l’assassinat de deux directeurs décole à Filingué, également dans la région de Tillabéri, appelant alors « les autorités à garantir la sécurité des enseignants et des élèves dans les zones exposées à l’insécurité ».

Jeudi 18 décembre, c’est le secrétaire général de la section communale du Synaceb à Makalondi qui a été enlevé. Kodjeri Maiga était revenu deux jours plus tôt de Niamey, où il avait participé à une réunion syndicale.

Ce jour-là, lui et une dizaine d’autres enseignants se retrouvent chez l’un de leurs collègues dans cette commune proche de la frontière avec le Burkina Faso. Selon les informations recueillies, trois hommes font alors irruption. Les enseignants prennent la fuite. Les assaillants poursuivent Kodjeri Maiga, le rattrapent et disparaissent avec lui.

Les raisons de son enlèvement restent, à ce stade, inconnues. Mais dans cette zone soumise à de fortes pressions terroristes, les enseignants disent se « sentir particulièrement ciblés ».

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30 % des établissements scolaires affectés par l’insécurité

Il y a moins de deux ans, en janvier 2024, deux enseignants avaient déjà été enlevés à Makalondi. Détenus pendant plusieurs semaines, l’un d’eux avait finalement été exécuté.

Selon une source du secteur de l’éducation, l’objectif des terroristes serait de « contraindre à la fermeture des écoles ». De fait, « toutes les écoles de la commune de Makalondi – au moins une vingtaine d’établissements – sont actuellement fermées », précise-t-elle.

Début octobre, la ministre nigérienne de l’Éducation indiquait que la région de Tillabéri comptait environ 1 000 écoles affectées par l’insécurité sur un total de 3 200, soit près de 30 % des établissements scolaires.

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