Gabon: BGFIBank ouvre son capital aux citoyens et aux entreprises de la Cémac

BGFIBank, le premier groupe bancaire de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cémac), a lancé le 10 novembre dernier une opération d’ouverture de son capital aux entreprises et aux 65 millions d’habitants de la zone monétaire. Les souscriptions s’achèvent le 24 décembre prochain. 10% du capital du groupe sont ouverts aux nouveaux actionnaires.
Le groupe BGFIBank amorce un grand virage : ouvrir son capital aux citoyens de la Cémac, pour renforcer sa capacité de financement de l’économie régionale. « Le choix qui a été fait par BGFI par la holding du groupe, ce sont des émissions d’actions nouvelles, c’est-à-dire que BGFI émet de nouvelles actions, explique Ulrich Gambigha, directeur de BGFI Bourse, la filiale du groupe chargée d’organiser l’opération. Donc, il y a de nouveaux actionnaires qui vont arriver. Vous avez l’opportunité de devenir actionnaire du premier groupe financier d’Afrique centrale. Ce que vous avez payé aujourd’hui, dans deux ans, dans un an, ça vaudra beaucoup plus ! »
Actionnaires mécontents déboutés
Le groupe a décidé de collecter 125 milliards de FCFA. Une action vaut 80 000 francs CFA. Tout citoyen intéressé doit acheter au minimum dix actions, soit verser 800 000 francs CFA pour devenir nouvel actionnaire du puissant groupe bancaire. « On a toujours considéré la BGFIBank comme un groupe bancaire fermé. C’est donc une opportunité à saisir, estime Gildas Ndzengue Mbomba, président de l’Association gabonaise des utilisateurs des produits bancaires. C’est notre argent que la banque a pris pour créer la richesse que les actionnaires se partagent. Donc, au lieu juste d’être clients, devenons aussi des actionnaires de nos banques et partageons les dividendes. »
Financer la banque par de nouvelles actions
L’ouverture du capital a profondément frustré les plus anciens actionnaires du groupe, parmi lesquels Christian Kerangall, l’une des plus grosses fortunes du Gabon. Ils ont saisi la justice, qui les a déboutés. Mais l’économiste Willy Ontsia estime que la direction du groupe a fait le bon choix. « Dans le domaine bancaire on dit que les dépôts font les crédits. Donc, en réalité, en augmentant sa capacité de financement, ses fonds propres, BGFI va augmenter sa capacité d’octroyer des crédits et développer le groupe à moyen-long terme, juge-t-il. Par nature, l’action est moins coûteuse comme système de financement que l’emprunt. »
Fondé il y a 54 ans, le groupe bancaire est présent dans 11 pays africains et en France. Très rentable, BGFIBank reste sous le contrôle d’Henri Claude Oyima, l’actuel ministre de l’Économie du Gabon.



