Cameroun: la Cour suprême examine les condamnations d’un leader séparatiste anglophone et de codétenus

La Cour suprême du Cameroun examine ce 18 décembre 2025 le pourvoi en cassation de Sisiku Ayuk Tabé, leader séparatiste anglophone, et de neuf codétenus, condamnés à la perpétuité par un tribunal militaire pour sécession et terrorisme, en première instance en 2019. Une peine confirmée en appel en 2020. Un neuvième condamné était mort en détention.

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Ancien ingénieur informatique, natif de la région anglophone du Sud-Ouest, Sisiku Ayuk Tabé est devenu leader séparatiste, et les autres membres de l’auto-proclamé « gouvernement par intérim de l’Ambazonie » au début de la crise anglophone, ont été arrêtés en janvier 2018 au Nigeria où ils s’étaient réfugiés. Condamnés par un tribunal militaire camerounais en août 2019 pour sécession et terrorisme, ils ont vu leur peine confirmée par la Cour d’appel du Centre en septembre 2020. C’est leur pourvoi en cassation qui est examiné jeudi par la Cour suprême.

Pour demander à cette dernière de casser la décision de la juridiction d’appel de 2020, les avocats mettent d’abord en avant l’incompétence du tribunal militaire à juger des civils, conformément aux conventions internationales ratifiées par le Cameroun.

Autre argument : les conditions d’arrestation de Sisiku Ayuk Tabe et ses codétenus. Elle s’est faite sur le territoire nigérian et sans extradition formelle, et ce alors qu’ils avaient un statut de réfugiés. En 2022, le groupe de travail des Nations unies avait qualifié d’« arbitraire » leur détention.

Enfin, les avocats dénoncent un « déni de justice », déclarant qu’ils n’ont pas eu les moyens de défendre « leurs clients ». Maître Emmanuel Simh a pu voir Sisiku Ayuk Tabe lundi en prison. Il le décrit en bonne santé et appelle à une solution politique après plus de huit ans de violences dans les régions anglophones.

Maître Simh souhaite que, ce jeudi, à l’audience, toutes les parties puissent s’exprimer après la lecture des conclusions du rapporteur de la Cour suprême. « Cette affaire tombe un peu dans l’oubli. J’espère qu’on se rappellera qu’il y a des personnes en prison et qu’il y a encore une crise à résoudre au Cameroun », souligne l’avocat.

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