Tentative de coup d’État au Bénin : une trentaine de personnes écrouées


Au Bénin, une trentaine de personnes, majoritairement des militaires, ont été placées en détention provisoire après la tentative de coup d’État déjouée du 7 décembre visant le président Patrice Talon. Poursuivis pour trahison et atteinte à la sûreté de l’État, les suspects ont été présentés devant la Criet, dans un contexte politique et sécuritaire toujours tendu.
Une trentaine de personnes, en grande majorité des militaires, ont été placées en détention provisoire ce mardi 16 décembre au Bénin. Ces arrestations font suite à la tentative de coup d’État déjouée qui visait à renverser le Président Patrice Talon au début du mois de décembre. Poursuivis pour des chefs d’accusation lourds, les accusés ont été présentés devant une juridiction spéciale à Cotonou.
La Criet saisie des accusations graves
La trentaine d’individus a comparu la veille devant le procureur spécial de la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET) à Cotonou. À l’issue de leur audition, ils ont été placés sous mandat de dépôt.
Les chefs d’accusation retenus sont particulièrement graves et témoignent de la gravité des faits reprochés. Les accusés sont notamment poursuivis pour « trahison », « meurtre » ou « assassinat », ainsi que pour « attentat à la sûreté de l’État ». Un déploiement sécuritaire important était d’ailleurs visible aux abords du tribunal lors des auditions.
Un putsch avorté avec appui international
La tentative de renversement du pouvoir a eu lieu le 7 décembre dernier, lorsque des militaires ont fait irruption à la télévision publique pour annoncer la destitution du Président Patrice Talon. Ce putsch a été rapidement réprimé par les forces armées béninoises loyales, lesquelles ont bénéficié de l’appui de l’armée de l’air nigériane et des forces spéciales françaises, selon les sources.
Cette répression n’a cependant pas été sans conséquence. Plusieurs personnes ont été tuées lors de ces événements. Par ailleurs, le lieutenant-colonel Pascal Tigri, identifié comme le chef présumé du coup d’État, ainsi que d’autres soldats mutins, sont toujours activement recherchés et en fuite.
Un contexte de tensions politiques
Ces événements surviennent dans un climat politique tendu au Bénin. Le Président Patrice Talon, qui doit céder le pouvoir en avril après ses deux mandats constitutionnels, est reconnu pour avoir stimulé la croissance économique du pays. Néanmoins, il est régulièrement accusé d’autoritarisme par ses détracteurs et l’opposition.
Parallèlement à l’incarcération de la trentaine de suspects, d’autres personnalités ont été inquiétées dans le cadre de cette affaire. Chabi Yayi, fils de l’ancien Président Thomas Boni Yayi et figure de l’opposition, a été remis en liberté après avoir été entendu par la police judiciaire lundi. Il reste toutefois poursuivi en lien avec la tentative de coup d’État pour des motifs qui n’ont pas été précisés.
