Centrafrique: L'opposition demande le report des élections
L’ANE (Autorité nationale des élections) se dit prête à gérer un quadruple scrutin prévu ce 28 décembre, ce dont doute les responsables de l’opposition.
Le 28 décembre prochain, quelque 2,3 millions de Centrafricaines et les Centrafricains seront appelés aux urnes pour voter à quatre scrutins : l’élection présidentielle, des élections législatives, régionales et municipales.
Selon l’ANE (Autorité Nationales des Elections), la campagne électorale dans le pays prendra fin le 26 décembre à minuit. L’institution est fortement appuyée dans sa mission par la Minusca pour le déploiement des matériels sensibles, comme les urnes, les isoloirs ou les bulletins de vote.
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Pour Dimy Bodman Zitongo, rapporteur et porte-parole de l’ANE, tout est fin prêt : « Rien ne peut, à ce jour, faire obstacle à l’organisation de ces scrutins le 28 décembre », assure-t-il.
L’ANE veut éviter une crise
L’opposition critique néanmoins l’indisponibilité de Huguette Ndindi, cheffe du centre de traitement des données de l’ANE.
Huguette Ndindi est absente de son poste depuis plusieurs mois, et certains commissaires ont indiqué à la DW vouloir constater son absence par voie d’huissier et la déclarer inapte à poursuivre ses fonctions. Désormais, les commissaires de l’ANE sont divisés sur l’approche adoptée pour éviter une crise.
L’ANE est également critiquée pour ne pas avoir respecté le chronogramme prévu, et la cartographie des bureaux de vote qu’elle a publiée est jugée sujette à caution. Sur les accusations de l’opposition, porte-parole de l’ANE affirme préparer sa réponse. « C’est le président de l’URCA (Union pour le renouveau centrafricain, un parti politique d’opposition, ndlr) qui a posé le problème, et l’ANE y répondra le moment venu », estime-t-il.
Des candidats ignorés par l’ANE
Le temps presse, et plusieurs imperfections restent à corriger, notamment dans le découpage électoral pour les élections régionales.
À cela s’ajoutent des omissions touchant une large partie des électeurs dans certaines circonscriptions. Ce dysfonctionnement fait l’objet de requêtes de la part de certains candidats aux législatives, qui constatent que plusieurs localités favorables à leur élection ont été ignorées par l’ANE.
Joseph Bindoumi, président de la mission d’observation regroupant plusieurs organisations de la société civile, souligne :
« Nous craignons qu’au moment des élections, les populations centrafricaines ne soient pas suffisamment informées sur la manière de calculer leur vote pour les municipales. Nous examinerons donc les listes avec une grande attention », assure-t-il.
« En effet, l’ANE et les tribunaux administratifs ont travaillé sur les dossiers des candidats, notamment concernant les diplômes exigés par la Constitution et le Code électoral. Le Conseil constitutionnel sera ainsi amené à analyser ces dossiers de près, afin que la tenue des élections ne compromette pas la qualité de l’Assemblée nationale qui en résultera. »
En attendant, certains membres de l’opposition exigent de nouveau, un report des élections. Une demande qui ne semble visiblement pas trouvé d’écho auprès des autorités centrafricaines.


