Congo-Kinshasa: Depuis l'accord de paix avec le Rwanda, les États-Unis misent sur la coopération avec l'armée

Alors que la République démocratique du Congo et le Rwanda ont signé fin juin un accord de paix, Washington appelle à sa mise en oeuvre rapide. Si les Américains affichent clairement leur intérêt pour les ressources minières congolaises, ils écartent toutefois toute idée d’un déploiement de troupes au sol.

La position américaine repose sur trois convictions. D’abord, la crise dans l’est de la RDC est perçue comme extrêmement complexe, mêlant acteurs étatiques, non étatiques et des groupes armés qui menacent la stabilité régionale. Ensuite, Washington estime que ce conflit ne peut pas être réglé uniquement par des moyens militaires. Enfin, la paix ne peut pas être imposée de l’extérieur, mais doit émerger d’un processus régional, soutenu par une pression internationale cohérente. C’est ce qu’a rappelé cette semaine John Brennan, numéro deux de l’AFRICOM, le commandement américain pour l’Afrique.

Sur le terrain, les États-Unis privilégient donc une approche indirecte et un soutien ciblé au système de défense congolais. Ainsi, ils misent sur la formation, la coordination et la professionnalisation des forces armées, plutôt que sur une intervention militaire. Des échanges techniques ont déjà eu lieu sur la gestion des ressources humaines, la chaîne de commandement, le droit international humanitaire ou encore la lutte contre les groupes armés transfrontaliers.

Intérêts économiques

Un autre axe de travail porte sur le renforcement de la coopération militaire régionale, notamment avec les pays voisins de la RDC. Et dans les faits, la présence américaine suit les priorités économiques. Washington entend sécuriser ses investissements, en particulier autour du corridor de Lobito, qui traverse la RDC et l’Angola. L’objectif est de renforcer la capacité des forces locales à protéger ces infrastructures clés.

Mais à ce stade, la coopération militaire entre les États-Unis et la RDC reste limitée, surtout si l’on compare à d’autres pays africains. Par exemple, l’Angola vient d’intégrer le State Partnership Program — un dispositif de coopération directe avec une Garde nationale américaine. En Somalie, les États-Unis forment même des unités spéciales, fournissent un appui quotidien et participent activement à la lutte contre al-Shebab et l’État islamique.

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