Ile Maurice: Breedj ouvre la voie avec 500 stages financés

Breedj, une start-up fintech en ressources humaines (RH), finance pour une première édition 500 stages africains. Cela, afin de connecter les talents du continent à des opportunités mondiales, de permettre aux entreprises internationales d’accéder au vaste vivier de talents africains compétents dans le numérique et d’ouvrir un modèle économique où objectifs économiques et sociaux s’alignent.
L’histoire commence avec Talenteum, une société panafricaine de sourcing et de portage salarial opérant dans dix pays. Avec cette première expérience, Breedj est cofondée par Nicolas Goldstein. Cette plateforme propulsée par l’intelligence artificielle a pour mission de connecter les entreprises du monde entier à des talents africains qualifiés prêts à travailler à distance.
Concernant la motivation de lancer ce projet de financement de stages, Nicolas Goldstein, cofondateur de Breedj, explique une situation paradoxale : en Europe et aux ÉtatsUnis, les entreprises peinent à recruter, tandis qu’en Afrique, des centaines de milliers de diplômés peinent à obtenir leur première expérience professionnelle. «Nous avons voulu apporter une réponse structurelle à ce déséquilibre. Le télétravail ayant ouvert la porte à des formes de collaboration transfrontalières, il nous a semblé évident qu’il fallait créer un modèle permettant aux entreprises d’évaluer de nouveaux talents tout en offrant aux diplômés africains la première expérience qui change tout. C’est cette conviction qui a motivé le lancement de notre programme de 500 stages financés par notre partenaire, la fondation Mastercard.»
L’objectif est de créer des passerelles concrètes entre des employeurs en manque de talents et de jeunes diplômés africains qui disposent des compétences mais pas toujours de l’accès aux premières opportunités. «Nous travaillons avec les alumni de la fondation Mastercard, un pool d’environ 20 000 talents. Les candidats passent des évaluations de compétences, des tests de soft skills et une préparation au travail à distance. Nous sélectionnons des profils qui combinent savoirfaire, discipline, adaptabilité et envie d’apprendre.»
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Ainsi, les stages couvrent un large éventail de fonctions : support client, gestion de projet, marketing digital, développement logiciel, analyse de données, finance ou encore opérations. Ceci permet aux jeunes d’être exposés à des flux de travail internationaux, d’acquérir un niveau professionnel comparable aux standards européens ou américains et de constituer une première expérience solide sur leur curriculum vitae.
Breedj finance avec son partenaire, la fondation Mastercard, 12 mois de stage pour chaque participant : le stipend mensuel, le matériel nécessaire, l’onboarding et l’accompagnement RH. «Pour la première édition, nous finançons 500 stages sur une année. Nous souhaitons élargir l’initiative, et impliquer davantage d’entreprises à travers l’Europe, le Royaume-Uni et l’Amérique du Nord. Nous prévoyons d’accroître le nombre de stages financés, de renforcer nos parcours de formation à l’employabilité et d’étendre nos partenariats avec les universités africaines.»
Créer un modèle durable
Pour la start-up, ce projet renforce sa position comme acteur incontournable du recrutement transfrontalier et d’impact. Pour les entreprises, il permet d’accéder à une source abondante de jeunes professionnels motivés, techniquement compétents et financièrement soutenables. Pour les étudiants, le bénéfice est immédiat : une première expérience professionnelle internationale, la consolidation de compétences techniques et comportementales, et très souvent, une intégration ultérieure dans l’entreprise qui les a accueillis, souligne Nicolas Goldstein. Il indique que le principal défi est d’accompagner les entreprises dans l’adoption de ce nouveau modèle de recrutement global.
«Certaines organisations hésitent par crainte d’un manque d’intégration ou de qualité. Nous devons également assurer un encadrement très structuré pour garantir que chaque jeune soit réellement prêt à contribuer dans un environnement professionnel international. Enfin, nous devons gérer les questions administratives liées au travail transfrontalier, même si ces obstacles sont aujourd’hui beaucoup plus faciles à surmonter grâce aux outils modernes de conformité et de paie internationale.»
Nicolas Goldstein souhaite que dans cinq ans, Breedj devienne la passerelle mondiale incontournable pour l’intégration des jeunes talents africains dans les équipes internationales. «Nous ambitionnons de créer un modèle durable où recruter en Afrique devient aussi naturel pour les entreprises que recruter localement. Nous voulons contribuer à bâtir une génération de professionnels africains pleinement intégrés dans l’économie mondiale du travail à distance.»
Il observe qu’aujourd’hui, les entreprises recherchent avant tout des compétences hybrides : une bonne maîtrise des outils numériques et des capacités analytiques ainsi que des soft skills comme la communication, la gestion du temps et la capacité à travailler de manière autonome. Pour les jeunes, cela signifie suivre des formations certifiantes, pratiquer l’anglais ou le français professionnel, participer à des projets concrets et surtout, rechercher des expériences même courtes qui permettent de démontrer leur fiabilité en contexte réel.
«Aux jeunes qui rencontrent des difficultés pour trouver un emploi, je leur dirais : ‘Ne considérez jamais l’absence d’expérience comme une fatalité. Le marché évolue rapidement et les opportunités existent, surtout dans le travail à distance. Continuez à vous former, à postuler et à vous rendre visibles. Ce que recherchent les employeurs aujourd’hui, ce n’est pas la perfection, mais la motivation, la discipline et la capacité à apprendre vite. Une seule expérience peut transformer une trajectoire’», souligne Nicolas Goldstein.



