Au Gabon, l’instauration en 2026 d’une taxe d’habitation fait grincer des dents

Au Gabon, le gouvernement réuni en Conseil des ministres a décidé de créer une taxe forfaitaire d’habitation. Elle sera applicable à l’ensemble de logements professionnels comme résidentiels. Cette taxe rentrera en vigueur dès 2026 et doit rapporter à l’État 2,8 milliards de francs CFA, environ 4,27 millions d’euros. Appelés à payer cette taxe, les populations boudent et sont même inquiètes.
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Avec notre correspondant à Libreville, Yves-Laurent Goma
Au Gabon, l’annonce de cette nouvelle taxe ne plaît pas à la population. Beaucoup de Gabonais redoutent une inflation du coût de la vie.
Ibrahim Sendjet Mboulou, président de l’Organisation gabonaise des consommateurs, regrette que le gouvernement ait choisi de faire payer cette facture par contrainte en l’indexant sur la facture d’électricité. « Nous souhaitons que le gouvernement puisse communiquer sur comment cette taxe est censée servir au bonheur des populations », lance-t-il.
L’ancien député Noé Mesmin Kondondo pose la question sur l’utilisation de recettes qui seront collectées. « Cette initiative du gouvernement est inopportune, accuse-t-il. Tout le monde en convient aujourd’hui : nous avons des recettes disponibles qui sont très mal gérées. Rien ne nous rassure quant au fait que ces futures ressources seront bien gérées ».
« L’effort est réparti selon les moyens de chacun »
Eric Bouma, Directeur général des impôts, explique : « L’effort est réparti selon les moyens de chacun. Les zones huppées paieront bien plus que les quartiers populaires. On va mobiliser davantage les plus aisés, afin de financer les services utiles. L’argent collecté va servir à l’amélioration de l’environnement des Gabonais. »
Sur les réseaux sociaux, de nombreux Gabonais estiment que l’État n’a pas besoin de cette nouvelle taxe si les recettes pétrolières, minières et autres n’étaient pas « massivement détournées ».
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