Le deuxième sommet de l'ONU sur les systèmes alimentaires s'est ouvert à Addis-Abeba

Co-organisée par l’Éthiopie et l’Italie, la réunion se tient quatre ans après sa première édition qui s’était déroulée à Rome. Pour tous ses participants, elle est l’occasion de dresser un bilan de la sécurité alimentaire dans le monde et de faire le point sur l’objectif ambitieux qu’ils s’étaient fixé en juillet 2021 dans la capitale italienne : éradiquer la faim sur Terre à l’horizon 2030.

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Avec notre correspondante à Addis-Abeba, Marlène Panara

Quatre ans après sa première édition à Rome, le deuxième sommet des Nations unies sur les systèmes alimentaires se déroule du 27 au 29 juillet à Addis-Abeba. Co-organisé par l’Éthiopie et l’Italie, il est notamment l’occasion, pour les délégations et les différentes agences de l’ONU qui y participent, de faire le point sur l’état de la sécurité alimentaire aux quatre coins de la planète.

Premier constat : si, en juillet 2021, le sommet de Rome se fixait l’objectif ambitieux d’éradiquer la faim dans le monde avant 2030, force est de constater qu’on en est encore loin quatre ans plus tard : en 2024 en effet, le chiffre record de 295 millions de personnes touchées par l’insécurité alimentaire et la malnutrition infantile aiguës a été atteint. « Est-ce qu’on en fait assez ? La réponse est « non » […]. Les systèmes alimentaires sont toujours sous pression, il y a un besoin urgent de transformation, et les investissements réalisés en faveur de l’alimentation sont toujours en deçà des attentes », a ainsi déclaré à la tribune Amina Jane Mohammed, la vice-secrétaire générale des Nations unies.

« L’urgence de la situation ne fait aucun doute »

Sur ce point, cette dernière s’est notamment inquiétée de la situation à Gaza et au Soudan où le patron de l’ONU, Antonio Guterres, a, lui, exhorté à ce que la faim ne soit pas utilisée comme « une arme de guerre ». « L’ONU s’est déjà prononcée plusieurs fois sur l’accès à la nourriture des habitants. Pour Gaza et le Soudan, cela relève du droit humanitaire international, c’est aussi basique que cela. La seule chose que l’on puisse faire, c’est de continuer à élever nos voix et, au Soudan, à parler aux dirigeants, avec l’engagement de l’Union africaine (UA). La famine ne doit pas être la raison qui nous pousse à la paix », a de son côté affirmé Amina Jane Mohammed. 

« À cet instant crucial, combien d’enfants et de mères sur le continent dorment le ventre vide ? Des millions, certainement. L’urgence de la situation ne fait aucun doute », a lancé pour sa part Mahamoud Ali Youssouf, le président de la commission de l’UA, plus globalement inquiet de l’urgence de la situation partout en Afrique.

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Alors que, pour lui, « les chocs climatiques, les conflits et les perturbations économiques » sont les principales raisons de la hausse de l’insécurité alimentaire dans la région, les pays africains devraient consacrer 10% de leur PIB à l’agriculture pour parvenir à la « résilience nutritionnelle », a-t-il plaidé ensuite. Mais ces derniers ne peuvent pas « faire ça seul », a-t-il aussi ajouté. « Nous appelons [donc] nos partenaires à honorer leurs engagements à financer et à soutenir les solutions africaines », a poursuivi Mahamoud Ali Youssouf dans un contexte de baisse de l’aide internationale.

Dans ce tableau plutôt sombre, la vice-secrétaire générale de l’ONU a cependant tenu à saluer, malgré tout, les quelques progrès accomplis ces dernières années en matière de sécurité alimentaire. « Cent trente pays disposent aujourd’hui de leurs propres programmes visant à la transformation de leurs systèmes alimentaires », s’est notamment félicité Amina Jane Mohammed.

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