Mali : le Jnim diffuse une vidéo des deux journalistes de l'ORTM enlevés il y a un mois et demi

Au Mali, les deux journalistes de la télévision d’État ORTM enlevés le 14 octobre dernier par le Jnim apparaissent dans une vidéo diffusée le soir du lundi 1er décembre par le groupe jihadiste. Daouda Koné, directeur de l’ORTM à Douentza, dans le centre du pays, et Salif Sangaré, son cameraman, avaient été enlevés alors qu’ils circulaient entre Sévaré et Konna, dans le centre du pays. La diffusion de cette vidéo a surpris et affecté leur entourage. Ni les autorités de transition, ni l’ORTM, ni les organisations de journalistes du pays n’ont communiqué officiellement sur cet enlèvement.

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« C’est dur de voir ça », « ça fait très mal » : chez les journalistes de l’ORTM joints par RFI, les vidéos ont fait l’effet d’un choc. On y voit Daouda Koné et Salif Sangaré en boubou, devant un tissu masquant leur environnement, l’air accablé, même s’ils semblent bien portants. Les deux journalistes, parlant sous la contrainte, assurent être bien traités et demandent à « ceux qui regardent cette vidéo » de « faire tout leur possible » pour leur libération. 

Ni les autorités de transition, au Mali, ni l’ORTM, ni les organisations professionnelles de journalistes n’ont communiqué sur cet enlèvement, survenu il y a un mois et demi. Pas davantage de déclaration officielle après cette vidéo, dans un souci de « discrétion » et « d’efficacité » confie un interlocuteur. Selon plusieurs sources locales, des discussions avec le Jnim (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans) avaient été initiées par des notabilités de la région de Mopti. 

La diffusion de ces images et de cet appel des deux journalistes est-elle le signe d’un blocage ? Plusieurs sources expliquent en tout cas avoir été surpris et se montrent inquiets. « On espère retrouver nos collègues sains et saufs bientôt », conclut un journaliste de l’ORTM.

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Opérateurs pétroliers et transporteurs décorés

Par ailleurs, les autorités de transitions ont décoré les opérateurs pétroliers et les chauffeurs impliqués, et pour certains morts, dans les convois de carburant. Des décrets présidentiels publiés au Journal officiel du 1er décembre attribuent des distinctions honorifiques à seize dirigeants d’entreprises pétrolières et responsables syndicaux, à 31 chauffeurs blessés et, à titre posthume, à 27 chauffeurs tués sur les routes maliennes, dont trois Ivoiriens et un Burkinabè. 

Une reconnaissance pour l’accompagnement des opérateurs et pour le sacrifice consentis par les transporteurs qui s’efforcent de ravitailler le pays, dans le contexte d’embargo sur le carburant décrété début septembre par les jihadistes du Jnim, liés à al-Qaïda, qui ont multiplié les attaques contre les camions citernes circulant sur les routes maliennes. Depuis une dizaine de jours, le renforcement des escortes militaires et l’accélération des procédures administratives a permis de desserrer l’étau sur la capitale malienne. 

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