Ouganda: Le royaume du Buganda s'oppose à la répression des meetings de campagne de l'opposant Bobi Wine

À six semaines du scrutin présidentiel en Ouganda, prévu le 15 janvier, les violences visant les rassemblements de Bobi Wine se poursuivent. Ce 28 novembre encore, à Kayunga, dans la région du Buganda, la police a dispersé les partisans de l’opposant à coups de gaz lacrymogènes et de canons à eau, après plusieurs jours d’incidents similaires dans le centre du pays. Et désormais, une voix inhabituelle s’élève contre cette dérive sécuritaire : le Premier ministre du royaume du Buganda, Charles Peter Mayiga, qui critique ouvertement les violences visant l’opposition.

« Des balles, des gaz lacrymogènes, des chiens, voilà ce qui fait saigner la Perle de l’Afrique », a fustigé le Premier ministre du Buganda dans un message posté sur X. Il appelle les forces de sécurité en Ouganda à maintenir l’ordre sans brutalité, alors que des images montrant des chiens policiers menaçant les partisans de Bobi Wine lors d’un meeting à Kawempe, près de Kampala, ont circulé sur les réseaux.

Une scène jamais observée dans une campagne électorale en Ouganda, explique l’analyste Godber Tumushabe. « C’est un nouveau niveau d’escalade. Lâcher des chiens lors d’une activité de campagne parfaitement légitime, alors que normalement ces chiens servent à rechercher des criminels, là où un délit a été commis, c’est un nouveau degré de violence que le régime n’avait jamais atteint ».

Pour le royaume du Buganda, bastion électoral du parti de Bobi Wine, cette condamnation est plus qu’un symbole, selon Godber Tumushabe. « Le Buganda reste la base la plus solide de la Plateforme de l’unité nationale (le NUP) d’opposition, surtout parmi les jeunes. Donc entendre son Premier ministre condamner la violence à l’encontre des partisans de Bobi Wine est très significatif. La popularité de Yoweri Museveni baisse depuis des années, et le gouvernement le sait. Il s’appuie désormais surtout sur les forces de sécurité, sur la Commission électorale et sur l’argent pour tenir la campagne. Sans ces leviers, Yoweri Museveni aurait très peu de soutien réel ».


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Selon le NUP, plus de 300 de ses membres ont été arrêtés depuis septembre. La police, elle, parle de simples interpellations nécessaires pour maintenir l’ordre. Une divergence qui illustre la crispation à l’approche du 15 janvier.

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