Afrique: Le continent engage la révolution de son système éducatif par l'innovation et l'investissement

Le Forum MEDays 2025 a réuni experts et décideurs autour du thème « Investir dans l’éducation et l’innovation : autonomiser la prochaine génération africaine ». Face à une démographie galopante, le continent est sommé de choisir : transformer sa jeunesse en une portion démographique ou la laisser sombrer dans une catastrophe sociale. Pour les intervenants, cette urgence impose une rupture radicale avec les vieux modèles, exigeant une réinvention de l’investissement, de la pédagogie et du contenu.

La nouvelle pédagogie : penser et contextualiser

La première révolution doit être pédagogique. M. Thami Ghorfi a appelé à l’abandon du modèle traditionnel : « l’enseignant doit devenir un facilitateur dont la mission principale est de développer la pensée critique chez l’élève, seule compétence capable de former des citoyens et décideurs capables de discernement ».

Cette approche doit être ancrée dans la réalité locale. Mme Camélia Ntoutoume Leclercq, ancienne ministre de l’Éducation nationale et actuelle députée, a illustré cette nécessité par la contextualisation des programmes d’études. Le Gabon a introduit de nouveaux manuels scolaires « dé-occidentalisés », qui font référence à l’histoire, la culture et l’environnement africain, tout en misant sur l’apprentissage précoce de l’anglais, du numérique et des langues nationales.


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Innovations : Investir dans l’efficacité et les STIM

Face à la pression démographique, l’investissement doit être à la fois accru et plus intelligent. Mme Maggie Gu (Tomorrow Foundation) a proposé un modèle d’optimisation, qu’elle a appelé « Airbnb de l’éducation ». L’idée est d’utiliser la technologie pour maximiser l’efficacité du budget en exploitant les infrastructures existantes (centres de formation inutilisés, écoles) plutôt que de construire sans cesse. Elle a mis en avant les solutions de micro-certificats et l’usage des technologies de l’Intelligence Artificielle pour l’autonomisation.

Au niveau étatique, le ministre djiboutien, S.E. Dr. Nabil Mohamed Ahmed, a mis l’accent sur les STIM (Sciences, Technologie, Ingénierie et Mathématiques). Djibouti a prouvé sa capacité d’innovation en formant ses propres ingénieurs et en lançant des satellites pour la connectivité et la recherche sur les thématiques régionales urgentes, comme la désertification et le changement climatique. Ce besoin d’alignement rapide sur les nouveaux métiers a également été souligné par M. Tarik El Malki (Groupe ISCAE), qui a plaidé pour la souplesse réglementaire afin de coller aux besoins des économies en croissance (automobile, aéronautique).

Coopération : Sortir de l’isolement

La conclusion est unanime : l’Afrique ne réussira qu’en agissant de manière collective. Les intervenants ont déploré la faiblesse des échanges intra-africains (entre 15 et 18 %), qui limite le potentiel de croissance. Le partage des recherches et des formations à travers des alliances régionales est ainsi la clé pour que l’Afrique, riche de sa diversité, puisse innover et s’affirmer comme un laboratoire capable d’inspirer le monde.

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