Le peintre ivoirien Aboudia de retour à Abidjan pour une nouvelle exposition

Il est l’artiste ivoirien le plus vendu au monde. Le peintre Aboudia, qui vit et travaille entre Abidjan et Brooklyn, est de retour en Côte d’Ivoire. Quatre ans après sa dernière exposition dans la capitale économique ivoirienne, il a présenté le 27 novembre une nouvelle collection de huit tableaux à l’Institut français. RFI a assisté au vernissage.
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Avec notre correspondante à Abidjan, Marine Jeannin
Fidèle à son habitude, Aboudia, devenu un artiste phare en Côte d’Ivoire, signe ici des œuvres monumentales et non titrées. Aux visiteurs de se faire leur propre interprétation. Connu du public international depuis 2011 pour sa représentation de la crise ivoirienne, il continue de s’inspirer des « nouchis », ces jeunes urbains issus des classes sociales défavorisées.
« Moi, mon thème depuis toujours, ce sont les enfants des rues. Et les graffitis. Les nouchis. Parce que je viens de là, il ne faut jamais oublier d’où on vient. Si vous faites attention [autour de vous], vous allez voir qu’il y a plein de petits dessins d’enfants de la rue, sur les murs. Et c’est ce qui m’a inspiré. Donc quand aujourd’hui, on me compare à Basquiat, ce n’est pas mauvais. Basquiat, c’est un grand peintre. Mais moi, je ne connaissais pas Basquiat. Et ça, je le dis toujours. Mon inspiration, c’est moi-même ».
Mais Aboudia inspire aussi la nouvelle génération, lui qui expose dans le monde entier depuis bientôt 15 ans et est classé parmi les artistes les plus vendus aux enchères. Il est aujourd’hui classé 1 311ᵉ dans le top 5 000 mondial des artistes les plus vendus aux enchères, selon la société d’analyse du marché de l’art, Artprice. Raoul Bato, 26 ans, est un jeune peintre fraîchement diplômé des Beaux-Arts. Il parle de cette inspiration.
« Aboudia, c’est une icône, c’est un devancier, c’est un maître. Ce n’est pas seulement un message d’espoir qu’il donne, c’est une lucarne qu’il ouvre pour nous. Parce que sincèrement, en Afrique, c’est difficile quand tu dis à tes parents que tu veux devenir peintre. Mais je pense que la renommée d’Aboudia nous avantage. Aujourd’hui, quand tu dis à tes parents que tu es un artiste, il y a de l’espoir. Vu qu’on voit quelqu’un qui vend vraiment, ça enlève beaucoup de stéréotypes ».
Aucune des toiles n’est à vendre cette fois-ci, mais l’exposition restera visible à l’institut français d’Abidjan jusqu’au 16 décembre.
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