Côte d'Ivoire: le parti de l'ex-président Gbagbo lance l'initiative pour la «libération des prisonniers d'opinion»

En Côte d’Ivoire, le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), parti dirigé par l’ex-président Laurent Gbagbo, a procédé ce 29 novembre au lancement officiel de l’initiative pour la libération des prisonniers d’opinion (ILPO). Le but de cette nouvelle plateforme est d’œuvrer pour « la libération immédiate et sans condition » de plusieurs de ses militants arrêtés après la marche interdite du 11 octobre dernier. Certains ont même été jugés et condamnés pour trouble à l’ordre public.
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Avec notre correspondant à Abidjan, Abdoul Aziz Diallo
Le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) dénombre plus de mille personnes interpellées à la suite de l’appel à manifester lancé par une partie de l’opposition. Plus de la moitié ont été jugées en comparution immédiate devant le tribunal des flagrants délits. Au total, selon leurs avocats, 394 personnes ont été reconnues coupables de trouble à l’ordre public et condamnées à trois ans de prison ferme.
Pour la direction du parti, cette vague d’arrestations est avant tout politique. Sébastien Dano Djedjé, président exécutif du PPA-CI, dénonce une répression contre ceux qui, dit-il, n’ont fait qu’ « exprimer pacifiquement leur désaccord. » À travers la plateforme ILPO, le PPA-CI compte mener des actions afin d’obtenir « la libération immédiate et sans condition des prisonniers d’opinion », comme l’explique Jean-Gervais Tcheïdé, secrétaire général du PPA-CI. « L’initiative a pour objectif d’exprimer la solidarité vis-à-vis de nos camarades qui sont en prison. Solidarité sous forme de visite, assistance juridique, soutien à leurs familles restées dehors et puis maintenant travail de terrain, diplomatique, de manière à ce qu’ils soient libérés le plus rapidement possible ».
Lors de ce lancement, Laurent Gbagbo a de son côté réaffirmé son opposition au quatrième mandat du président Alassane Ouattara, qu’il considère comme « anticonstitutionnel ». « Le problème à cause duquel on a arrêté tous nos amis, c’est parce que nous avons lutté contre le 4e mandat. Ils sont donc en prison. Il faut continuer de lutter contre le 4ᵉ mandat. Mais en même temps, il faut assister les familles. Il faut aussi les assister, eux, les prisonniers ».
Absent de la présidentielle après l’invalidation de la candidature de Laurent Gbagbo, le PPA-CI a également décidé de boycotter les législatives du 27 décembre. Une vingtaine de cadres qui avaient choisi de braver cette consigne ont été révoqués.
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