Afrique: Africa Investment Forum 2025 – Les dirigeants plaident en faveur d'un accroissement des capitaux privés et des réformes politiques pour accélérer la transformation économique

Les Market Days 2025 de l’Africa Investment Forum (AIF) se sont ouverts, mercredi à Rabat, sur des appels pressants des chefs de gouvernement et des experts en développement en faveur d’une participation accrue du secteur privé, de solutions de financement innovantes et d’une accélération des réformes politiques afin de libérer l’immense potentiel économique de l’Afrique.
Organisé sous le haut patronage de Sa Majesté le roi Mohammed VI, ce forum de trois jours réunit des ministres, des investisseurs internationaux, des institutions de financement du développement et des chefs d’entreprise pour faire progresser des projets bancables dans des secteurs stratégiques, notamment l’énergie, les transports, les infrastructures numériques, l’agriculture et l’industrialisation. L’AIF 2025 est placé sous le thème suivant : « Combler le fossé : mobiliser les capitaux privés pour libérer le plein potentiel de l’Afrique ».
En ouvrant le Forum, auquel participent plus de 1 700 délégués, la ministre marocaine de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah, ainsi que le président du Groupe de la Banque africaine de développement, Sidi Ould Tah, ont souligné qu’il était essentiel de combler les déficits de financement de l’Afrique pour que le continent puisse tenir pleinement ses promesses.
Représentant le roi Mohammed VI, Mme Fettah a exhorté les pays africains à assumer leur « responsabilité souveraine » en créant des conditions qui attirent les investissements : stabilité politique, institutions solides, cadres réglementaires modernes et prévisibles, et gouvernance transparente. « Donner, signifie faire notre part : construire des infrastructures, soutenir nos entrepreneurs, favoriser l’innovation, et conduire des transitions majeures dans les secteurs de l’énergie, du numérique, de l’industrie, de l’agriculture et de la logistique », a-t-elle souligné, avant d’ajouter : « Recevoir, en revanche, c’est nouer des partenariats fructueux et mobiliser des capitaux qui alimentent le développement à long terme. »
Rappelant les besoins en ressources à l’échelle mondiale, Mme Fettah a noté que la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) nécessitait 4 000 milliards de dollars par an à l’échelle mondiale, dont près de 1 300 milliards de dollars pour l’Afrique. Elle a réaffirmé l’objectif du Maroc de voir les investissements privés représenter deux tiers des investissements nationaux d’ici à 2035, reflétant ainsi le rôle central du secteur privé dans la création d’emplois, l’innovation et la compétitivité.
Présidant les Market Days pour la première fois en tant que président du Groupe de la Banque africaine de développement, M. Ould Tah a exposé sa vision directrice des « Quatre points cardinaux » pour renforcer la compétitivité à long terme de l’Afrique : mobiliser massivement des capitaux ; réformer l’architecture financière de l’Afrique ; transformer la croissance démographique en pouvoir économique ; et construire des infrastructures résilientes tout en accroissant la création de valeur ajoutée au niveau local. « Notre jeunesse est notre plus grand atout », a-t-il déclaré, appelant à un soutien ciblé en faveur des femmes et des jeunes entrepreneurs. Selon M. Ould Tah, les boardrooms (salle de transactions) de l’AIF « représentent bien plus que des transactions — ce sont des investissements dans notre avenir commun. »
Pièce maîtresse des Market Days de l’AIF, les sessions en boardrooms invitent des promoteurs de projets à présenter 40 transactions bancables aux investisseurs, aux côtés de représentants gouvernementaux, d’institutions de développement et d’entreprises oeuvrant à les faire progresser vers leur clôture. La part des projets prêts pour l’investissement a nettement augmenté en un an, passant de 81 % en 2024 à 95 % cette année. Cette progression s’inscrit dans la continuité des éditions précédentes, alimentée par la dynamique impulsée depuis le lancement du Forum en 2018, qui a suscité un vif intérêt de la part des investisseurs. Le nombre de sponsors a également plus que doublé en 2025, comparativement à l’an dernier.
Mme Fettah et M. Ould Tah se sont tous deux déclarés convaincus que l’Africa Investment Forum génèrerait des partenariats concrets pour stimuler la croissance économique et améliorer les moyens de subsistance dans toute l’Afrique.
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