Afrique: Leadership féminin, le continent face au plafond de verre des 25 %

Le leadership féminin africain est prêt à devenir un moteur économique essentiel, mais le plafond de verre persiste, retenant la présence des femmes aux postes de direction à seulement 25 % mondialement. Aux MEDays 2025 à Tanger, les expertes ont détaillé un plan d’attaque systémique et innovant, axé sur les réformes politiques (quotas, services de garde) et l’autonomisation digitale pour briser cette barrière et libérer l’influence économique du continent.
Les barrières systémiques et la volonté politique
Pour briser le plafond de verre, la volonté politique et les réformes institutionnelles sont jugées capitales. Dr. Mona Morad a rappelé que la présence des femmes aux postes de direction dans le monde n’excède pas 25 %, un pourcentage souvent limité aux entreprises familiales dans les régions arabes.
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Mme Shaimaa Halawa, de la Chambre des représentants égyptienne, a illustré cette action en détaillant les avancées de son pays. L’Égypte a misé sur des promotions basées sur la performance et la formation, tout en améliorant l’équilibre travail-vie personnelle par des mesures concrètes, telles que des services de garde d’enfants sur site. La législation a également permis d’augmenter la représentation des femmes dans les conseils d’administration à 25 % et d’institutionnaliser la représentation genrée dans les délégations diplomatiques.
Ces mesures visent à pallier les obstacles psychologiques et structurels qui empêchent trop souvent les femmes de progresser. L’accès à l’information et l’orientation sont d’ailleurs des leviers fondamentaux pour surmonter les pratiques culturelles ou religieuses qui peuvent marginaliser les femmes, comme l’a souligné Mme Fadimatou Noutchemo.
L’innovation économique : le digital et l’aviation
Le numérique et les secteurs stratégiques sont identifiés comme les principaux vecteurs d’autonomisation.
Mme Fadimatou Noutchemo, fondatrice d’une association de promotion des jeunes dans l’aviation, a rappelé la nécessité d’intégrer les jeunes femmes dans le triptyque stratégique Aviation, Hôtellerie et Tourisme. Ces industries, vitales pour le développement économique du continent, requièrent une main-d’œuvre qualifiée au-delà des stéréotypes. Elle a appelé à l’utilisation des plateformes digitales pour pallier le manque de données et d’informations, essentielles pour orienter les jeunes filles.
L’impact des plateformes digitales a également été défendu par Mme Kathy Moeda, influenceuse numérique et entrepreneure, qui a souligné que ces outils sont désormais essentiels pour la littératie numérique et le développement de compétences techniques et financières (e-commerce). Le monde digital permet aux jeunes femmes de transformer des situations précaires en activités génératrices de revenus et de visibilité, créant une force économique par l’autonomie.
La résilience : vers un leadership partagé
La résilience passe par la création de réseaux d’opportunités et par l’engagement des hommes.
Mme Maggie Gu (Tomorrow Foundation) a présenté un projet visant à identifier des co-fondatrices talentueuses pour leur apporter un soutien financier et mental, en leur offrant une plateforme d’apprentissage en ligne disponible dans plus de 299 langues. Ce type d’initiative vise à injecter directement des fonds et des outils dans l’entrepreneuriat féminin.
Enfin, pour accélérer le processus d’égalité, Mme Fadimatou Noutchemo a lancé un appel direct aux hommes : chaque homme fier de son savoir-faire dans une industrie dominée doit mentorer et accompagner au moins cinq femmes. Selon elle, la réduction des inégalités nécessite une responsabilité partagée pour intégrer des femmes compétentes dans tous les secteurs.



