Burkina Faso: «Ladeli» dans nos marchés et yaars – L'ordre et la discipline ne se marchandent plus

Des commerçants au marché de Sankar-yaaré ont osé défier l’autorité de l’Etat en voulant en découdre avec des forces de l’ordre qui étaient dans l’exercice de leurs fonctions. La scène surréaliste s’est déroulée en début novembre. Nom de Dieu, que leur a-t-il pu passer par la tête pour qu’ils osent un tel affront? Peut-être étaient-ils trop bourrés de leurs vody, koutoukou, quimapousse, whisky ou autres boissons frelatées qui se vendent et s’achètent comme de petits pains dans certains de nos yaars transformés en véritables marchés noirs. Sinon, je n’arrive pas à m’expliquer ces comportements d’un niveau d’incivisme inimaginable.

C’est tout naturellement que cette situation malheureuse a provoqué une forte indignation au sein des Burkinabè. Et franchement, c’est incompréhensible. Même moi, fou, je ne cautionne pas un tel incivisme que je condamne avec la dernière énergie. Dans tous les cas, comme le dit l’adage : « On ne peut pas tirer la barbe du vieux sage respecté de tous et penser pouvoir s’en tirer à bons comptes ». La réaction a été immédiate, et de taille. Et c’est tant mieux. Car, il était inconcevable de laisser passer un tel affront. En effet, comme beaucoup d’autres Burkinabè, j’ai vu l’impressionnant dispositif sécuritaire qui a été déployé la semaine dernière, dans ce même marché pour débusquer tous ces indélicats et leur rappeler que l’Etat est le seul dépositaire de la force publique et que force reste toujours à la loi.

L’opération devrait se poursuivre dans d’autres marchés et zones commerciales


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Mais à la vérité, ce n’était pas que cela. L’objectif visé était plus grand. C’est, par la suite, que j’ai compris que cette démonstration de force s’inscrivait, en réalité, dans le cadre d’une opération plus vaste et plus ambitieuse. Dénommée «Ladéli» en langue dioula, qui veut dire «éduquer, sensibiliser, redresser», cette opération vise à assainir nos marchés et yaars en les débarrassant des produits prohibés, des substances impropres à la consommation et réduire les risques liés aux marchandises dangereuses ou issues de la contrebande, notamment les explosifs. Pour une belle initiative, c’en est une.

Et il faut la saluer à sa juste valeur. Elle était d’autant plus nécessaire que nos marchés sont connus pour être de hauts lieux du désordre et de la pagaille, où se jouent les contrebandes de tout genre. Pour preuve, l’incursion à Sankar-yaaré qui a été passé au peigne fin, a permis de saisir des quantités importantes de produits prohibés ou impropres à la consommation. Je suis tombé des nues lorsque j’ai vu, parmi les produits saisis, de la drogue, de faux médicaments, des seringues et bien d’autres produits pharmaceutiques. C’est dire si ces contrebandiers ne se fixent aucune limite et sont prêts à tout, même à mettre en péril la vie des populations.

Heureusement que «Ladéli» est arrivé pour réinstaurer l’ordre et la discipline qui ont franchement foutu le camp dans nos marchés et yaars. Et j’apprends qu’au-delà des actions répressives, cette initiative comporte un important volet de sensibilisation, en rappelant, notamment les commerçants et usagers, leurs obligations en matière de sécurité, de salubrité et de conformité des produits. L’opération devrait se poursuivre dans d’autres marchés et zones commerciales de notre capitale. Vivement qu’elle s’étende à tous les marchés du pays pour la sécurité des usagers et consommateurs qui se retrouvent être des victimes des turpitudes d’individus de basse moralité.

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