Aux Comores, la forte hausse du diabète inquiète les professionnels de santé

Aux Comores, où la Journée mondiale contre le diabète sera célébrée ce vendredi 28 novembre, la maladie progresse fortement. De 4,8 % en 2011, la prévalence est estimée aujourd’hui à 10,8 %. Lors de la dernière campagne de dépistage en 2024, plus de 5 000 personnes ont été testées. 175 personnes sont estimées diabétiques probables et 4 238 présentaient au moins un facteur de risque. Des chiffres jugés alarmants par les professionnels de santé, qui pointent du doigt le changement des mentalités et du comportement. À l’occasion de cette journée, l’accent est mis sur l’importance du dépistage précoce.
Publié le :
2 min Temps de lecture
Avec notre correspondant à Moroni, Abdallah Mzembaba
Longtemps tabou, le diabète a souvent progressé en silence dans l’archipel, détecté seulement au moment des complications. Aujourd’hui, les campagnes cherchent à changer la donne et encouragent un dépistage précoce.
« La population ne comprenait pas que ce n’est pas une fatalité. C’est une maladie avec laquelle on peut vivre, on peut évoluer, on peut construire sa vie, sans pour autant que ça devienne un problème, explique le Dr Rachmat Attoumane Ben Ali, la coordinatrice de l’ONG Santé diabète Comores. Grâce aux campagnes que nous menons avec le ministère de la Santé, la population prend de plus en plus conscience. Les personnes essaient de connaitre leurs statuts de plus en plus tôt. »
Souvent, le diagnostic tombe par hasard
Pour beaucoup, le diagnostic tombe souvent par hasard, à l’occasion d’un autre problème de santé.
« J’ai appris que je suis diabétique une fois qu’il y avait le Covid. J’étais évacué à Nairobi pour le traitement du Covid et ce n’est qu’après que les médecins ont constaté qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas. Une fois que j’ai appris la confirmation que je suis diabétique, je n’étais pas étonné parce que mon père et ma mère sont diabétiques. Moi-même, je suis hypertendu. Je conseillerais les gens d’aller se faire diagnostiquer, surtout si on trouve que dans la famille il y a des gens qui ont cette maladie », témoigne Ibrahim Youssouf.
L’alimentation industrialisée et la sédentarité sont les causes de cette progression du diabète. Le dépistage permet ainsi à chacun de connaître son statut et de prévenir les complications, un impératif de santé publique pour les autorités comoriennes.
À lire aussiLe diabète : pourquoi se faire diagnostiquer ?



