Centrafrique: fin de la formation de 500 douaniers des pays frontaliers

En Centrafrique, 258 agents stagiaires de la douane viennent d’achever un mois de formation militaire intensive. Ils ont été présentés sous le drapeau, au Camp Kassaï de Bangui. Venus de six pays de la sous-région – la Centrafrique, le Tchad, le Cameroun, le Congo, la Guinée équatoriale et le Gabon – ces stagiaires ont suivi un programme axé sur les pratiques douanières, la discipline militaire, les techniques de combat et surtout comment lutter contre la corruption aux frontières.
Publié le :
2 min Temps de lecture
Avec notre correspondant à Bangui, Rolf Steve Domia-leu
Cette formation arrive à point nommé alors que la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) est confrontée à une recrudescence de menaces transfrontalières, telles que le trafic d’armes, la contrebande, l’exploitation illicite des ressources naturelles ou encore les mouvements irréguliers de groupes armés.
En ligne serrée, les jeunes douaniers avancent avec la rigueur et l’assurance de véritables commandos, avec leur tenue parfaitement ajustée, leurs rangers impeccablement cirées, et leur béret violet solidement ancré sur la tête.
« Depuis 2003, les différents régimes qui se sont succédé à la tête du pays ont intégré plusieurs de nos collaborateurs dans la fonction publique. Mais jusqu’aujourd’hui, ils n’ont pas fait la formation militaire. Il manque la partie militaire, autrement dit, la formation commune de base », précise Frédéric Théodore Inamo, le directeur général des douanes.
Et c’est cette formation qui a été dispensée à ces douaniers pendant un mois au camp Kassaï de Bangui. « Maintenant, on est aguerri, prêt à affronter tout ce qui se présentera devant nous pour servir la douane, explique Teddy Mokosso, douanier centrafricain. Par exemple, dans mon cas, il y a des choses que je ne maîtrisais pas bien, comme le démontage et remontage d’une arme. Maintenant, je sais le faire. On a appris aussi les techniques de combat et les commandements militaires. »
Douze ans après sa délocalisation en Guinée équatoriale en raison de la crise de 2013, l’École inter-États des Douanes de la Cemac a rouvert ses portes à Bangui. Gloire de Dieu Konza, originaire de la République du Congo, y voit un symbole d’une nouvelle coopération entre les États membres. « Cette phase nous permettra d’être des vaillants soldats aux frontières de nos différentes nations, notamment la lutte contre la fraude, ajoute-t-il. Ce genre de formation permet à la sous région de former des cadres, capable de protéger les frontières de la Cemac. »
La formation reprendra le 2 décembre prochain à l’École inter-États des Douanes de la Cemac avec une nouvelle promotion.
À lire aussiCentrafrique: face à la pénurie de carburant «le coût de la vie devient insupportable»



