Madagascar: comment le gouvernement compte-t-il réorganiser la filière vanille?

À Madagascar, deux jours d’ateliers de concertation – du vendredi 21 novembre au samedi 22 au soir – ont réuni planteurs, collecteurs, préparateurs, exportateurs et représentants de l’État à Sambava, au nord du pays, considérée comme la « capitale » de la gousse noire. L’objectif : libérer la parole et mettre fin à certaines rumeurs persistantes. Le Conseil National de la Vanille (CNV), association reconnue d’utilité publique créée en 2020 pour la promotion de la filière, est ainsi conservée.

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Avec notre correspondante à Antananarivo, Sarah Tétaud

À Sambava, le Haut Conseiller pour la Refondation, le colonel Gervais Andriamiarisoa – l’un des quatre bras droits du Président de la Refondation de la République de Madagascar –, accompagné de la ministre du Commerce Haingotiana Andriamadison, ont écouté, questionné et répondu aux interrogations d’une filière en pleine tourmente.

Deux annonces ont été faites, comme le rapporte Georges Geeraerts, président du Groupement des exportateurs de vanille de Madagascar. « Ce qu’il faut retenir de ces annonces, c’est que le Conseil national de la vanille continue à exister. Pas de dissolution, ni de suspension, comme certains l’avaient laissé entendre », affirme-t-il.

« Par contre, la cotisation de 4 dollars [ approximativement la même somme en euros, NDLR] prélevée par kilo exporté est suspendue jusqu’à nouvel ordre. Il a été aussi annoncé que l’argent du CNV serait utilisé pour la professionnalisation de la filière vanille et non – comme certains l’auraient voulu – pour la réfection des routes. Il a bien été souligné que ces travaux devaient se faire sous l’égide du ministère des Travaux publics ». 

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Une caisse de 30 millions d’euros à réorienter

La caisse du Conseil national de la vanille contient près de 35 millions de dollars, soit 30 millions d’euros. Les exportateurs ont déjà réfléchi à l’utilisation de ces fonds pour redresser la filière vanille. Les exportateurs ont présenté leur plan d’utilisation des fonds, articulé autour de deux axes.« Un axe marketing et un autre de lobbying », rapporte Georges Geeraerts. « Le marketing, c’est pour rendre confiance dans le produit. Pour ça, on a l’absolue nécessité de faire des études sur les différentes contaminations [contamination notamment à la nicotine, NDLR]. Le lobbying se fera après, pour travailler sur les législations des pays destinataires du produit ».

« La vanille n’a de valeur que quand elle est exportée, rappelle Georges Geeraerts, ce sont donc ces pays destinataires qui doivent faire l’objet d’un travail de fond pour éventuellement revoir certaines législations. Trop souvent l’appellation vanille de Madagascar est utilisée à mauvais escient et trop souvent les molécules de substitution permettent des mélanges qui ne devraient pas aboutir à des produits dits  » Vanille naturelle de Madagascar « . C’est pour ça qu’aujourd’hui, nous avons besoin de gens, principalement en Amérique du Nord et en Europe, qui vont dénoncer ces pratiques frauduleuses ».

Un vent de renouveau souffle sur la vanille malgache. Il y a quinze jours, la filière avait déjà gagné une première grande bataille : la suppression des 15% de droits de douane additionnels américains.

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