Soudan: images satellites à l'appui, des chercheurs américains accusent les FSR de brûler des corps à El-Fasher

Un mois après avoir pris la capitale de la province du Darfour du Nord, les paramilitaires du général Hemedti tentent toujours d’effacer les traces des massacres qu’ils sont accusés d’avoir commis sur place, affirment des chercheurs de l’université de Yale, aux États-Unis. Ces derniers étayent leurs accusations sur des images satellites prises ces derniers jours à intervalle régulier.

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Si, un mois après, le bilan humain de la prise de la ville soudanaise d’El-Fasher par les forces paramilitaires du général Hemedti n’est toujours pas connu, les témoignages d’habitants se multiplient et font état de massacres, de viols et d’exécutions sommaires commis alors par les Forces de soutien rapide (FSR) qui continuent, aujourd’hui encore, de se débarrasser des corps. 

C’est en tout cas ce qu’affirment des chercheurs du laboratoire de recherche humanitaire de l’université de Yale, aux États-Unis. Après analyse de différentes images satellites prises ces derniers jours, ces derniers se veulent même catégoriques : selon eux, on y voit des formes allongées d’1,50 mètre à 2 mètres – très certainement des corps – être brulés et enterrés.

Prises toutes les 12 à 24 heures, ces images révèlent par exemple que, sur le site de l’Hôpital saoudien où il y a eu un massacre, ces formes allongées apparaissent à intervalle régulier avant d’être brulées puis recouvertes de terre, expliquent-ils. Ces agissements sont également visibles à Daraja Oula, un quartier d’El-Fasher qui comprenait une importante population civile juste avant l’attaque des paramilitaires et où ils ont effectué des descentes maison par maison, poursuivent ces derniers.

Le laboratoire de recherche humanitaire de Yale relève également que, depuis la prise de la ville, aucune activité n’a été enregistrée sur sept de ses marchés. Toujours dans le quartier de Daraja Oula, le marché d’Abu Qurun semble ainsi à l’arrêt, alors que les chercheurs y notent des va-et-vient de véhicules militaires et surtout la présence d’un container, ce qui les conduit à se poser cette question inquiétante : où sont passés les dizaines de milliers d’habitants d’El-Fasher qui n’ont pas pu fuir la ville qui reste aujourd’hui encore inaccessible ?

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