Violences religieuses au Nigeria: «Le gouvernement n’a pas la moindre excuse», s’insurge un évêque

L’enlèvement de centaines de Nigérians, dont près de 350 écoliers en quelques jours, a remis au cœur de l’actualité la crise sécuritaire qui sévit depuis longtemps dans le pays le plus peuplé d’Afrique. Cette recrudescence d’enlèvements massifs intervient après que le président américain Donald Trump a menacé d’intervenir militairement au Nigeria pour mettre fin à ce qu’il qualifie de « meurtres de chrétiens » perpétrés par des « terroristes islamistes ». Sur place, l’évêque de Minna, dans l’État du Niger, dénonce la « négligence du gouvernement, qui ne protège pas les citoyens qui l’ont pourtant élu ».

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Au Nigeria, la colère monte après deux enlèvements de masse visant des écoles chrétiennes la semaine précédente. Le pape Léon XIV a appelé le 22 novembre à la libération immédiate des élèves, tandis que plusieurs célébrités nigérianes dénoncent l’inaction du président Bola Tinubu.

Ces attaques surviennent alors que Donald Trump menace d’intervenir militairement au Nigeria, qu’il accuse de laisser massacrer des chrétiens. Sur place, les communautés chrétiennes se disent abandonnées.

À Minna, dans l’État du Niger, où plus de 300 élèves – dont une cinquantaine sont parvenus à s’échapper par leurs propres moyens – ont été enlevés le 21 novembre, l’évêque Luca Sylvester Lugepe accuse le gouvernement de laisser prospérer l’impunité.

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« Ils enlèvent des gens, ils repartent librement, et rien n’est fait »

« À ce stade, je ne pense pas que le gouvernement ait la moindre excuse, tance-t-il au micro de Christina Okello. Il existe aujourd’hui des technologies très simples pour localiser ces groupes. Pourquoi ne les utilise-t-on pas ? Pourquoi ne trace-t-on pas leurs positions pour arrêter les ravisseurs et libérer les enfants ? Je ne comprends pas. On les laisse agir comme ils veulent : ils enlèvent des gens, ils repartent librement, et rien n’est fait ».

Il poursuit : « Même quand certains sont arrêtés, on ne sait pas ce qu’ils deviennent. Sont-ils relâchés ? Emprisonnés ? Jugés ? Personne ne le sait vraiment. L’atmosphère est très chaotique, et personne n’est heureux. Ceux qui mènent ces attaques sont des musulmans, et quand ils arrivent, ils crient “Allah Akbar”. Pour moi, tout cela révèle surtout la négligence de notre gouvernement, qui ne protège pas les citoyens qui l’ont pourtant élu. »

L’évêque Luca Sylvester Lugepe conclut : « S’ils avaient vraiment la volonté de mettre un terme à cette violence, cela aurait déjà été fait. On ne devrait pas en être à 15 ans de crise sans solution. »

Au Nigeria, le premier enlèvement de masse qui a attiré l’attention internationale remonte à 2014, lorsque près de 300 écolières ont été enlevées dans leur internat de la ville de Chibok (Etat de Borno), dans le nord-est du pays, par des jihadistes de Boko Haram. Depuis, des centaines d’autres enlèvements massifs ont été enregistrés, des gangs armés prenant pour cible les populations civiles afin d’obtenir des rançons dans des zones rurales mal surveillées.

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