Violences contre les femmes: une pièce de théâtre au Kenya pour exorciser ce fléau

Ce 25 novembre, c’est la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Pour cette occasion, RFI vous fait découvrir une pièce de théâtre. Free Me se joue ce week-end, du 28 au 30 novembre, à Nairobi, la capitale du Kenya. Free me raconte la véritable histoire de sa productrice, Gathoni Kimuyu. Victime de violences conjugales de la part de son ancien conjoint, elle a fui avec son jeune bébé il y a 15 ans. Elle a réussi à se reconstruire. La pièce raconte son parcours.

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Avec notre correspondante à Nairobi, Albane Thirouard

Dans ce jardin d’un centre culturel animé de Nairobi, la capitale du Kenya, les répétitions battent leur plein à quelques jours de la première de Free me. Pour l’année 2024, l’association Silencing Women a recensé 127 cas de féminicides au Kenya, 82 en 2023. Et selon des chiffres des autorités, un tiers des femmes entre 15 et 49 ans auraient déjà subi des violences physiques au Kenya. C’est dans ce contexte que la pièce Free Me s’inscrit. La productrice Gathoni Kimuyu y raconte donc sa propre histoire. Une façon pour elle de se reconstruire. Et d’envoyer un message.

Il y a quinze ans, j’ai quitté un mariage qui était très violent. Quinze ans plus tard, je raconte mon histoire. Ce n’est pas juste mon histoire, c’est aussi celles de nombreuses femmes.

Kenya : Gathoni Kimuyu revient sur les violences qu’elle a subi

Albane Thirouard

Mugambi Nthiga donne ses dernières instructions. Il est le metteur en scène de Free me. Face à lui : cinq comédiennes qui vont sur scène jouer Gathoni Kimuyu, à différentes étapes de sa vie. Chaque version émerge à la suite d’un traumatisme vécu, explique Mugambi Nthiga. 

« La pièce ne se concentre pas seulement sur les violences, mais aussi sur le chemin parcouru pour en arriver là. Elle commence par une jeune fille de 16 ans qui n’a jamais subi de violences, qui est pétillante. On explique ce que représente pour elle de subir des violences pour la première fois, ce qui entraîne sa fragmentation. Et puis, on montre, lorsque le danger atteint un tel niveau, à quoi ressemble le fait de s’en sortir. Nous voulons donner de l’espoir en mettant en scène l’histoire vraie d’une personne qui a réussi à se reconstruire ».

La pièce alterne entre narration et reconstitution des événements. Gathoni Mutua est une des comédiennes. Elle espère susciter une réflexion chez le public. « Il y a plein de questions à se poser. Comment pouvons-nous protéger les femmes ? Comment pouvons-nous empêcher les hommes ou créer un environnement différent pour que les hommes ne deviennent pas des agresseurs ? » 

Le titre Free me se veut à double sens : un appel pour se libérer des violences liées au genre et une affirmation de liberté de la part des victimes. 

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