République centrafricaine : Une mission d'observation électorale tente de lutter contre la désinformation avant l'élection présidentielle.
En Centrafrique, les élections auront lieu fin décembre, mais la mission d’observation de la société civile est déjà à pied d’oeuvre depuis plusieurs mois pour suivre l’organisation de ce quadruple scrutin. Avec le soutien de l’Union européenne et de l’Institut électoral pour une démocratie durable en Afrique (EISA), le réseau Arc-en-ciel, rassemblant 18 organisations locales, vient de recruter des fact-checkers pour essayer de contrer la prolifération de fausses informations ou de discours de haine dans le contexte pré-électoral.
À Bangui, capitale de la Centrafrique, Jean-Fernand Koena, devant son ordinateur, a pour mission d’éplucher les émissions de télé, de radio, les sites, messageries et réseaux sociaux, et de débusquer fausses informations et discours haineux. « Je peux déjà vous montrer un exemple où sur les réseaux sociaux, ils ont dit que les cartes d’électeur se retrouvent entre les mains d’un citoyen congolais qui est en train de les revendre aux Centrafricains ».
Journaliste bien connu dans son pays, il vient de rejoindre le projet avec trois autres fact-checkers. « En période électorale, la désinformation va plus vite. Les partis vont vouloir utiliser la désinformation, les rumeurs et les discours de haine comme arme politique. Les gens peuvent utiliser, par exemple, des images tronquées. Les gens peuvent faire usage, à travers l’intelligence artificielle, de contenus vocaux pour essayer de discréditer un candidat ou un autre ».
Révision du fichier électoral, remise des cartes d’électeur, conditions de vote, la mission a déjà du travail. Zéphiryn Kaya, coordonnateur technique. « Aujourd’hui, c’est l’espoir du peuple centrafricain d’aller aux élections. En tant qu’observateurs, nous suivons le respect des textes en vigueur ».
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Environ 500 personnes seront déployées le jour du vote, dans les trois quarts des sous-préfectures du pays. La mission aimerait encore améliorer cette couverture avec un coup de pouce des bailleurs.

