RDC: les autorités d'Ituri appellent à délocaliser les 40 000 Sud-soudanais réfugiés près de la frontière

En RDC, les autorités locales de la province de l’Ituri appellent à la délocalisation de plusieurs milliers de réfugiés sud soudanais installés le long de la frontière. Ces réfugiés ont fui les combats dans leur propre pays et se sont installés côté congolais où ils sont régulièrement la cible d’incursions de l’armée sud soudanaise et de groupes armés. Selon les autorités locales du territoire d’Aru, en Ituri, il y a urgence à délocaliser ces réfugiés dans des sites éloignés de la frontalière.
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Selon les autorités locales en Ituri à l’est de la RDC, ils sont environ 40 000 réfugiés sud soudanais installés dans le territoire d’Aru le long de la frontière entre les deux pays. Ils ont fui les combats entre l’armée sud soudanaise et le groupe rebelle du Front du salut national NAS, le Nas, dirigé par un ancien général de l’armée, Thomas Cirillo. C’est ce qu’explique à Alexandra Brangeon de RFI le professeur Adolphe Chober Agenonga, chercheur au groupe de recherche Ebuteli.
Régulièrement, les affrontements entre les deux forces ont glissé sur le territoire congolais. Il y a maintenant des incursions, à la fois des forces loyalistes, qui racontent que le mouvement des réfugiés est régulièrement infiltré de la présence rebelle.
RDC : réfugiés sud-oudanais attaqués à la frontière
Pour le député provincial d’Ituri Ezechiel Bati Muki, leur présence le long de cette frontière est source d’insécurité et de tensions. « Ils s’installent juste le long de la frontière et ils vont faire des navettes chez eux pour faire des achats et ainsi de suite. Ça crée une sorte de tension entre les deux États, parce que le gouvernement sud soudanais estime que ceux qui sont venus s’installer seraient des rebelles et par conséquent, ils viendraient de temps en temps pour faire des incursions et lancer des menaces d’attaque ».
Ces incursions de l’armée soudanaise et de rebelles en territoire congolais sont devenues rares, mais posent un problème d’intégrité territoriale, souligne le porte-parole de l’armée congolaise en Ituri, le lieutenant Jules Ngongo. « Ça fait au moins plus de quatre ans que nous n’avons pas enregistré au quotidien des attaques, soit de l’armée sud soudanaise, soit des rebelles du Nas, sous prétexte de venir chercher les rebelles dans les sites de déplacés. À chaque fois qu’il y a eu cette situation, les forces armées congolaises ont réagi. Nous avons enregistré plusieurs cas de ce genre, où l’armée a riposté. Ils étaient tous en débandade et ils ont pris la fuite ».
Pour les autorités locales, il a donc urgence à délocaliser ces réfugiés. Elles appellent le gouvernement de Kinshasa à mettre en place des infrastructures loin de la frontière.
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