Afrique: Les milliardaires pourraient sortir le monde de la pauvreté

Avec 2.200 milliards de dollars en un an, les milliardaires ont gagné davantage que la somme nécessaire pour éradiquer la pauvreté dans le monde.

Alors que le G20, qui réunit les plus importantes économies ainsi que l’Union européenne et l’Union africaine, doit se réunir ce week-end, Oxfam dénonce une nouvelle fois le niveau criant des inégalités dans le monde.

En effet, les milliardaires des 19 pays du G20 ont gagné l’année dernière 2.200 milliards de dollars, une somme qui aurait permis de sortir toute la planète de la pauvreté, selon le calcul de l’ONG installée au Royaume-Uni.

En plus de cette somme, ces milliardaires ont vu leur fortune grimper à 15.600 milliards de dollars, selon une liste du média Forbes.


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D’après Oxfam, « le coût annuel pour sortir de la pauvreté les 3,8 milliards de personnes qui vivent actuellement sous le seuil de pauvreté s’élève à 1.650 milliards de dollars. »

L’organisation soutient ainsi la proposition de l’Afrique du Sud, le pays hôte de ce G20, de créer un panel international visant à lutter contre les inégalités. Ce panel fonctionnerait sur le modèle du Giec pour le climat.

« Si le G20 sud-africain met en place un nouveau panel international sur les inégalités, ce sera un pas énorme dans la lutte contre l’urgence des inégalités », estime le directeur exécutif de l’ONG, Amitabh Behar.

Oxfam appelle aussi les riches du monde à être « taxés équitablement afin de contribuer à mettre fin à la pauvreté et à lutter contre le dérèglement climatique ».

Un G20 boycotté par les Etats-Unis

Les Etats-Unis ont décidé de boycotter ce G20, car le président américain Donald Trump, sans fournir de preuves, dénonce un supposé massacre contre les Afrikaners, les descendants des premiers colons européens.

Cela n’empêche Oxfam d’accuser Washington de défendre des « politiques destructrices » qui augmentent les inégalités entre riches et pauvres. L’ONG cite en exemple les « droits de douane inconsidérés aux allégements fiscaux régressifs, en passant par les coupes budgétaires »

Le G20 représente 85% du PIB mondial et deux tiers de la population mondiale.

L’Afrique du Sud espère que son sommet samedi et dimanche, le premier en Afrique, fera avancer les questions auxquelles sont confrontés les pays africains et en développement du « Sud global » avant que la présidence tournante ne revienne aux États-Unis en 2026.

En haut de la pile des sujets portés par Pretoria figure celui de la dette. Le coût disproportionné de son remboursement entrave les investissements des pays en développement, dont de nombreux Etats africains.

En effet, l’endettement des pays en développement s’accélère nettement. Avec 31.000 milliards de dollars en 2024, il pesait pour 31% du total mondial contre seulement 16% en 2010, selon la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced).

La dette coûte plus cher à l’Afrique

Apparaît un paradoxe : le taux d’endettement rapporté au PIB de nombreux pays en développement est loin d’être aussi élevé que celui des pays développés, mais son coût bien plus salé.

La dette publique des pays d’Afrique sub-saharienne représente cette année 58,5% de leur PIB d’après le Fonds monétaire international. Loin de la part de la France (117%), des Etats-Unis (125%) ou du Japon (230%).

Pourtant entre 2021 et 2023, le continent dépensait 70 dollars par habitant en paiement d’intérêts, plus que les 63 dollars par personne dans l’éducation ou 44 dollars dans la santé, selon la Cnuced.

A données égales, la dette coûte ainsi davantage aux pays africains. La façon particulière de noter ces derniers, de la part des trois principales agences de notation, coûte au continent 74,5 milliards de dollars de financement perdu par an, d’après un rapport onusien de 2023.

Cela correspond à 80% des besoins annuels d’investissement en infrastructures de l’Afrique ou plus du double du coût nécessaire pour résorber de 90% le paludisme.

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