Sommet du G20: une déclaration commune adoptée malgré les divergences

Au G20 à Johannesburg, et malgré le boycott des États-Unis, une déclaration commune a donc été adoptée par les États du groupe. Un texte d’une trentaine de pages pour appeler à « une paix juste » et « durable » en Ukraine, mais aussi au Soudan, en République démocratique du Congo et dans les territoires occupés palestiniens. Un large consensus malgré des désaccords sur certains points.

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À peine ouvert, la présidence annonce qu’une déclaration commune a déjà été adoptée et que les chefs d’État vont aujourd’hui simplement réaffirmer leurs engagements. C’était un des objectifs prioritaires du pays hôte, pour faire de ce premier sommet des chefs d’État des plus grandes économies du monde sur le continent africain, un succès. Vincent Magwenya, porte-parole de la présidence.

« Cette déclaration a évidemment fait l’objet de longs débats, de la part de tous les pays. Pour finalement être adoptée ce matin. Nous ne reviendrons pas en arrière et elle ne sera pas rediscutée, nous allons de l’avant. Il s’agit là du fruit d’un travail d’un an, non seulement de la part de l’Afrique du Sud, mais aussi de tous les pays impliqués dans le processus », a déclaré Vincent Magwenya.

« C’est une grande victoire pour le multilatéralisme ainsi que pour les pays du Sud, et pour notre continent. Parce que différents points de cette déclaration placent l’Afrique au centre du dialogue mondial sur le développement économique ainsi que sur des questions clés telles que le climat, la résilience, la dette et la durabilité. Ce sont des questions essentielles pour notre continent, et elles ont trouvé leur expression dans cette déclaration », a-t-il ajouté.

L’empreinte de la philosophie Ubuntu

Sur la dette, les chefs d’État réaffirment leur appel à renforcer la transparence de la dette de la part de toutes les parties prenantes, y compris des créanciers privés Le G20 appelle également à protéger l’approvisionnement en minerais stratégiques, indispensables pour la transition énergétique, rapporte notre envoyé spécial à Johannesburg, Alexis Bédu.

Ce sont 122 points parfois assez vagues avec, à chaque ligne, l’empreinte de la philosophie Ubuntu, concept sud-africain soulignant l’interdépendance de tous les êtres humains et donc des nations. Dans le texte, les signataires appuient très fort sur un point : le multilatéralisme survit malgré les puissantes tensions internationales. 

Mais les déclarations des dirigeants sont moins optimistes qu’un texte finalement dont le principal mérite est avant tout d’exister. « Nous avons beaucoup de mal à régler autour de cette table […] les grandes crises internationales », a déclaré Emmanuel Macron. « Il ne fait aucun doute que le chemin à venir sera difficile », a renchéri le Premier ministre britannique Keir Starmer, Au-dessus de ce texte et de ce G20 planent des intérêts contraires. Ainsi le résume le Premier ministre chinois Li Qiang « l’unilatéralisme et le protectionnisme sont omniprésents. »

L’hôte du sommet, le président sud-africain Cyril Ramaphosa, s’est montré plus positif, assurant que le G20 demeurait un symbole de « la valeur » du multilatéralisme pour résoudre les défis mondiaux. « Les défis auxquels nous sommes confrontés ne peuvent être résolus que par la coopération, la collaboration et les partenariats », a-t-il martelé.

L’Afrique du Sud ne transmettra pas la présidence du G20 à un responsable de l’ambassade américaine

Le président américain a refusé de se rendre au sommet et d’y envoyer un membre de son administration, indiquant que le chargé d’affaires de l’ambassade américaine en Afrique du Sud viendrait pour la passation de la présidence 2026 du groupe réunissant les principales économies mondiales, qui revient à Washington.

Le président Ramaphosa « ne remettra pas (la présidence) au chargé d’affaires des États-Unis », a déclaré à la presse le ministre sud-africain des Affaires étrangères Ronald Lamola. « Les États-Unis sont un membre du G20 et s’ils veulent être représentés, ils peuvent toujours envoyer quiconque de rang approprié », a-t-il ajouté, que ce soit le chef de l’État, un ministre ou un « envoyé spécial désigné par le président ». Dans le cas contraire, une passation pourrait se dérouler dans des locaux officiels, entre responsables de même rang, a-t-il précisé.

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