Cameroun: «journée ville morte» peu ressentie après l'appel de l'opposant Tchiroma Bakary

Au Cameroun, la journée du 21 novembre était annoncée « journée ville morte » à l’appel de l’opposant Issa Tchiroma Bakary, le candidat déclaré deuxième de l’élection présidentielle du 12 octobre. L’appel du président du Front pour le salut national du Cameroun (FSNC) consistait aussi, avait-il déclaré, en une journée de recueillement et d’hommage aux victimes des manifestations postélectorales enregistrées dans le pays entre octobre et début novembre 2025. Une journée présentée comme un nouvel acte de résistance d’Issa Tchiroma Bakary face au pouvoir de Yaoundé, mais qui a été peu ressentie, malgré quelques perturbations dans les trois régions du nord du pays.
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Avec notre correspondant à Yaoundé, Polycarpe Essomba
À Yaoundé comme à Douala, les deux principales villes du Cameroun ont très peu ressenti cette journée « ville morte » à l’appel de l’opposant Issa Tchiroma Bakary. L’administration publique, les écoles et les activités économiques, notamment les commerces, étaient ouverts et fonctionnels.
Au quartier New-Bell à Douala où les manifestations postélectorales avaient été violentes et durement réprimées par les forces de l’ordre, la journée s’est écoulée sans incident. Des groupes de jeunes organisés en comité d’autodéfense sillonnaient les artères du quartier sous la surveillance des éléments des forces de l’ordre.
Dans les trois régions du Grand Nord, une situation là aussi mitigée a été observée, notamment à Garoua la ville natale de Issa Tchiroma Bakary. Des sources rapportent que les trois principaux marchés étaient fermés, mais la ville est restée globalement bruyante. Les motos taxis qui assurent l’essentiel du transport urbain étaient bien opérationnels ainsi que les autres commerces et les services administratifs.
Situation aussi calme dans l’Extrême nord
Situation identique à Maroua dans l’Extrême nord et dans l’Adamaoua ou d’importantes dégradations de biens publics et privés avaient été enregistrés lors des précédentes villes mortes. Du côté des autorités, le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a passé la journée à Bafoussam la capitale régionale de l’ouest. Au cours d’une réunion de sécurité qu’il a tenu avec les autorités locales, il a salué le calme et le dynamisme de l’activité économique dans la ville.
Il a condamné les troubles enregistrés aux lendemains des élections, les attribuant à Issa Tchiroma dont il a dit qu’il est désormais « un candidat aux abois et en fuite ». Enfin, pour la région de l’ouest, il a annoncé que 179 interpellations ont été effectuées et un mort comptabilisé pendant ces événements.
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