États-Unis: le congrès débat sur les accusations de persécutions religieuses portées contre le Nigeria

Le Nigeria sur la table du Congrès américain ce 20 novembre. Le Nigeria avait été désigné il y a trois semaines par Donald Trump comme un pays « particulièrement préoccupant en matière de liberté religieuse ». La Maison Blanche affirme que les communautés chrétiennes y font l’objet de persécutions massives. Et les parlementaires américains débattaient d’un soutien à cette décision du président Trump. Ils appellent à des sanctions, avec une ligne de fracture assez nette entre démocrates et républicains.
Publié le :
2 min Temps de lecture
Premier à prendre la parole, le républicain Christopher Smith, un vétéran de la Commission des affaires étrangères, qui épouse à 100% la ligne de Donald Trump, rapporte notre correspondant à Washington, Vincent Souriau. « Le Nigeria est le centre névralgique, le foyer des persécutions anti-chrétiennes les plus brutales et les plus meurtrières que le monde connaisse aujourd’hui. Le gouvernement du Nigeria a l’obligation constitutionnelle de protéger ses citoyens. Et pourtant, la triste réalité, c’est que les auteurs de ces crimes opèrent en toute impunité. Ce sont les vies des fermiers chrétiens et de leurs familles qui sont sacrifiées ».
Il réclame des sanctions ciblées, interdiction de voyager et gel des avoirs contre les entités et les individus coupables de ces actes, alors que dans le camp d’en face, la démocrate Sara Jacobs préfère parier sur la diplomatie pour faire bouger les autorités nigérianes. « Les menaces de Donald Trump sont irresponsables. Nous devons nous rapprocher du Nigeria pour savoir comment les aider à remédier à ce phénomène et pousser en faveur de réformes profondes au sein des institutions nigérianes ».
Pas encore de résolution contraignante
À ce stade, pas de vote, pas de résolution contraignante, l’administration Trump, elle, fait savoir qu’une délégation nigériane de haut niveau se trouve à Washington cette semaine pour évoquer le sujet. Début novembre, le président américain avait menacé le Nigeria d’une intervention militaire en raison des allégations selon lesquelles les chrétiens du pays seraient massacrés. Des allégations fermement démenties par Abuja.
La décision de placer le Nigeria sur cette liste de pays particulièrement préoccupants a été prise après des mois de lobbying de la part d’élus américains conservateurs, qui estiment que les chrétiens y font l’objet d’un « génocide ». Ce sont les mots utilisés. Des accusations relayées par des associations chrétiennes et évangéliques.
« L’insécurité tue plus que les conflits religieux »
La résolution de Donald Trump recommandait notamment de fournir une assistance humanitaire aux organisations religieuses qui aident les déplacés, de conditionner l’aide américaine à des actions concrètes du gouvernement nigérian pour préserver la liberté religieuse.
De l’avis des responsables politiques nigérians et des chercheurs, l’insécurité au Nigeria résulte plus du banditisme et des conflits sur les ressources, que du conflit religieux. Et statistiquement le jihadisme au Nigéria tue « plus de musulmans que de chrétiens ».
À écouter aussiLes conflits au Nigeria «ne sont pas fondamentalement d’ordre confessionnels»



