Libye: la Mission de l’ONU critiquée après un accord avec le Qatar pour financer le processus politique

En Libye, la signature d’un accord, pour financer la relance du processus politique, entre l’ambassade qatarienne à Tripoli et la représentante du programme de l’ONU pour le développement du pays a provoqué des critiques, le Qatar étant accusé d’ingérence par une partie de la population et par les autorités rivales de l’Est libyen.

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Une crise de confiance se creuse entre la Mission d’appui des Nations unies pour la Libye (Manul) et une partie de la population libyenne, après la signature le 17 novembre d’un accord entre l’ambassadeur du Qatar à Tripoli et la représentante du programme de l’ONU pour le développement du pays, afin de financer la relance du processus politique. Cette signature s’est faite en présence de l’envoyée spéciale de l’ONU dans le pays, la Ghanéenne Hanna Tetteh, qui l’a accueillie favorablement.

Aucun détail n’a été donné sur la somme, ni sur la nature des activités que l’accord financera. Mais cet accord a provoqué une controverse sur place. Car, pour une partie de la population libyenne, le Qatar joue, dans son pays, depuis 2011, un rôle négatif. Doha s’est d’abord impliqué aux côtés de l’Otan dans les frappes sur la Libye et a ensuite financé une myriade de partis islamistes, y compris les plus extrémistes.

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Des Libyens, épuisés par les ingérences étrangères incessantes, voient d’un mauvais œil ce financement. Il ne peut, selon eux, qu’influencer le processus politique censé être relancé avant la fin de l’année. Ainsi, pour de nombreuses personnalités politiques libyennes, la Manul n’est plus un « médiateur neutre ».

Le camp de l’Est libyen se saisit des critiques

Le camp de l’Est libyen, dirigé par le maréchal Haftar, a aussitôt saisi l’occasion, pour se retirer du dialogue national. Oussama Hammad, le Premier ministre du gouvernement basé à Benghazi a annoncé « la fin de coopération avec la Manul ». Il a été soutenu par le Parlement qui a appelé à un « réexamen global du rôle de la Manul » en Libye.

À son tour, l’Union des tribus, qui bénéficie d’un poids important dans le pays, a refusé l’accord, considérant que la Manul a brisé les règles de la neutralité.

Réaction de la mission onusienne : plus de 13 États et organisations régionales financent différents programmes pour renforcer la participation de la société civile au processus politique, rappelle-t-elle.

Pour autant, selon la Manul, cela ne leur donne pas « le droit d’influencer les discussions » ou « d’influencer le choix des participants ».

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