Sénégal: Recettes fiscales au 3ème trimestre 2025

Avec près de 3 000 milliards de F CFA mobilisés à fin septembre, l’administration fiscale signe une performance, portée par la vigueur des impôts directs et le raffermissement progressif des taxes indirectes. Une dynamique qui renforce les perspectives d’atteinte des objectifs budgétaires annuels.

Le dispositif fiscal sénégalais révèle, en 2025, un caractère solide. Le rapport d’exécution budgétaire du troisième trimestre, rendu public par le ministère des Finances, fait état d’une progression notable des recettes fiscales, consolidant ainsi les bases de la soutenabilité budgétaire du pays.

Au terme des neuf premiers mois de l’année, l’administration fiscale a engrangé 2 987,9 milliards de F CFA, soit 72,9 % de l’objectif annuel fixé à 4 099,6 milliards. Cette performance représente une augmentation de 211,1 milliards de F CFA, équivalant à +7,6 % par rapport à la même période de 2024. Ces résultats, relayés par la Radiodiffusion Télévision Sénégalaise (RTS), font apparaître une évolution constante des recettes issues des prélèvements obligatoire. Cette évolution confirme une mobilisation accrue des ressources internes, inscrite dans la stratégie gouvernementale visant à renforcer l’autonomie financière et à réduire progressivement la dépendance aux financements extérieurs.


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La fiscalité directe constitue le moteur principal de cette performance. Sur la période étudiée, 1 172 milliards de F CFA ont été mobilisés, soit 81,9 % de l’objectif annuel de 1 430,4 milliards. L’impôt sur les sociétés (IS) s’illustre particulièrement, avec 432,9 milliards de F CFA collectés, représentant 100,7 % de sa cible annuelle avant même la clôture de l’exercice. Cette performance reflète la vitalité du tissu entrepreneurial et l’amélioration de la rentabilité des entreprises.

Encore plus marqué, l’IRVM/IRCM (impôt sur les revenus et valeurs mobilières) atteint 111,5 milliards de F CFA, pour un objectif initial de 86,6 milliards, soit un taux de réalisation de 128,7 %. Cette performance traduit un dynamisme des marchés financiers et une attractivité renforcée des placements mobiliers.

Des zones de fragilité subsistent

Malgré ce tableau positif, certains segments demeurent en retrait. L’impôt sur le revenu n’a mobilisé que 578,1 milliards de F CFA, soit 68,1 % de la cible annuelle, soulevant des interrogations sur l’efficacité des mécanismes de recouvrement et la nécessité d’un élargissement de l’assiette fiscale. La taxe sur les plus-values immobilières, quant à elle, n’atteint que 57,1 % de son objectif, probablement en raison d’un ralentissement du marché immobilier ou d’obstacles persistants dans le recouvrement de cette taxe spécifique. La fiscalité indirecte, notamment la TVA et les taxes sur les biens et services, a mobilisé 1 661,2 milliards de F CFA, soit 67,2 % de l’objectif annuel. Cette progression de 5,5 % par rapport à la même période de 2024 témoigne d’une consommation intérieure soutenue et d’une amélioration graduelle de la collecte.

Certaines taxes sectorielles tirent particulièrement cette dynamique, telles que la taxe spéciale sur le ciment, portée par l’essor du secteur de la construction, ou encore la taxe sur les contrats d’assurance. Dans l’ensemble, cette performance constitue un signal encourageant pour la trajectoire budgétaire du Sénégal. Elle met en lumière la capacité de l’administration fiscale à optimiser la mobilisation des ressources internes, malgré un contexte économique mondial encore incertain.

L’atteinte de l’objectif de 4 099,6 milliards de F CFA exigera toutefois une intensification des efforts au dernier trimestre, période traditionnellement marquée par des régularisations fiscales significatives. Les autorités devront renforcer la collecte dans les segments sous-performants, tout en consolidant les acquis des catégories les plus dynamiques.

La performance fiscale s’inscrit dans une stratégie plus large de consolidation des finances publiques et de renforcement de la souveraineté budgétaire. Elle offre à l’État des marges de manoeuvre accrues pour financer les investissements structurants et honorer ses engagements sociaux. Les prochains mois seront déterminants pour permettre au Sénégal de clôturer l’exercice 2025 sur une note positive.

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