Ouganda: Repenser la mobilité pour soutenir les jeunes et renforcer la sécurité routière

Lors d’une session consacrée à la sécurité dans l’industrie de la mobilité en Afrique, M. Richard Baguma, Secrétaire général de l’Association des Nations Unies d’Ouganda (UNAO), a rappelé le rôle central du secteur dans la création d’emplois, notamment pour les jeunes. Il a souligné l’importance des services de moto-taxis, les « Boda Boda », dans l’économie urbaine ougandaise, avant d’annoncer une présentation clé du ministère des Travaux et des Transports dans le cadre du Youth Startup Forum.

Intervenant au nom de la Commissaire à la Régulation et à la Sécurité des Transports, une ingénieure a dressé un tableau détaillé du secteur concernant les infrastructures routières, le parc automobile, la démographie et les statistiques sur les accidents en Ouganda. Elle a rappelé que piétons et motocyclistes demeurent parmi les usagers les plus vulnérables.

Son exposé a introduit le concept de « mobilité sûre », qui repose sur des routes, des véhicules et des usagers mieux protégés, associés à des technologies de transport plus efficaces et à une planification urbaine adaptée.

Présentant l’approche des systèmes sûrs, l’ingénieure a mis l’accent sur la nécessité de réduire les accidents graves grâce à des vitesses maîtrisées, une meilleure conception des routes et un cadre institutionnel solide. Elle a également souligné les mutations rapides des villes africaines, où la marche, le vélo et la moto prennent une place croissante.


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Dans ce contexte, de nombreuses opportunités émergent pour les jeunes, notamment dans la fabrication de casques, la conception d’applications de mobilité ou encore la production d’équipements de sécurité.

Il faut noter qu’en Ouganda, la sécurité des motocyclistes est devenue une priorité nationale face à la montée des accidents impliquant les boda-boda, particulièrement chez les jeunes âgés de 15 à 29 ans. Pour répondre à ce défi, le pays a développé une nouvelle norme dédiée aux casques de moto, fondée sur les meilleures pratiques internationales.

Selon la représentante du Ministère de tutelle, cette norme vise à garantir la qualité, la résistance et la fiabilité des casques afin de réduire les traumatismes crâniens, dont le traitement se révèle dix fois plus coûteux que celui d’autres blessures. Au-delà de la réglementation technique, les autorités mettent également l’accent sur la sensibilisation du public en rappelant l’importance d’un port du casque correct et régulier.

Le gouvernement ougandais a joué un rôle central dans l’élaboration et l’adoption de cette norme, grâce à un effort coordonné entre le Ministère du Commerce, de l’Industrie et des Coopératives, le Bureau National de Normalisation et plusieurs ministères techniques. Sous l’impulsion du Commissaire à la Technologie Industrielle, des lignes directrices d’application et un mécanisme de coordination multisectorielle ont été mis en place afin de garantir que la norme ne reste pas théorique mais soit effectivement utilisée sur le terrain.

Ce leadership a été salué par l’Union africaine, qui considère cette initiative comme un modèle pouvant être adopté à l’échelle régionale. Le gouvernement soutient également les partenariats avec la police, la société civile et le secteur de la santé pour assurer la mise en œuvre, tout en explorant le potentiel de fabrication locale de casques afin de renforcer l’industrie nationale.

Les perspectives d’innovation s’étendent aussi au domaine de la mobilité verte, avec la montée des motos électriques, du swapping de batteries et des solutions de recharge solaire. La jeune ingénieure a insisté sur l’importance des outils numériques et des réseaux sociaux pour promouvoir la sécurité routière auprès des populations.

En conclusion, elle a réaffirmé l’engagement du ministère des Travaux et des Transports à travailler aux côtés des jeunes pour renforcer la sécurité, développer des compétences et soutenir les innovations dans le secteur.

Cependant, une participante a soulevé la question des difficultés de transport, soulignant que la mauvaise qualité des routes en Ouganda affecte considérablement l’acheminement de leurs produits. En tant que jeune agripreneure, elle appelle les gouvernements à assumer leurs responsabilités afin d’améliorer les infrastructures routières et de soutenir les initiatives innovantes portées par les jeunes.

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