Sénégal: L'agence Standard & Poor's abaisse à nouveau la note de la dette du pays

Pour la deuxième fois en cette année 2025, l’agence de notation américaine a abaissé la note de crédit du Sénégal, vendredi 14 novembre. Passant de « B- » à « CCC+ », cette dernière fait du Sénégal un pays considéré comme très vulnérables face à leurs obligations financières. Une sanction qui intervient alors que Dakar multiplie les emprunts sur les marchés régionaux et domestique.

La crédibilité financière du Sénégal est de nouveau remise en cause sur la scène internationale. Dans la soirée du vendredi 14 novembre, l’agence de notation américaine Standard & Poor’s a en effet abaissé pour la deuxième fois cette année la note de crédit du pays. Elle passe de « B- » à « CCC+ », une catégorie réservée aux États considérés comme très vulnérables face à leurs obligations financières. Elle représente un signal de risque élevé pour les investisseurs.

Assortie d’une mise sous surveillance (« CreditWatch ») négative – ce qui signifie une menace de nouvelle dégradation rapide si le pays ne parvient pas à refinancer ses dettes à court terme -, cette décision vient s’ajouter aux trois abaissements successifs déjà opérés cette année par l’agence Moody’s, lesquels ont suscité l’indignation des autorités sénégalaises. Seule éclaircie dans ce ciel bien sombre : si le Sénégal parvient à refinancer ses dettes à venir et à engager une consolidation budgétaire, Standard & Poor’s assure qu’une stabilisation, voire une amélioration de sa note reste possible.

Dakar annonce avoir levé 99 milliards de francs CFA sur le marché domestique des titres privés


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Pour les grandes agences de notation internationales, le Sénégal souffre de deux maux. D’abord, le remboursement de sa dette devient de plus en plus lourd – il pourrait atteindre près de 30% du PIB du pays en 2026. Et puis, les discussions avec le FMI en vue d’un nouveau programme de financement n’ont pas abouti ces derniers jours, même si elles sont toujours en cours. Ce nouveau programme est destiné à remplacer un précédent suspendu l’an dernier et qui prive pour l’instant le pays de financements à des conditions favorables.

Face à cette situation, les autorités sénégalaises annoncent de leur côté avoir levé en fin de semaine 99 milliards de francs CFA sur le marché domestique des titres privés. Présentée comme un signe de confiance des investisseurs locaux par le ministère sénégalais des Finances, l’opération est en revanche vue d’un mauvais oeil par les agences de notation, qui la considèrent comme un type d’emprunt plus cher et susceptible d’accroître les risques à moyen terme.

Pour la première fois depuis 20 ans, S&P relève la note de l’Afrique du Sud Contrairement au Sénégal, Standard & Poor’s a réservé une bonne surprise à l’Afrique du Sud, vendredi 14 novembre. Ce jour-là, l’agence de notation américaine a décidé de relever d’un cran la note de la dette du pays qui passe de « BB- » à « BB » avec une « perspective positive », ce qui signifie non seulement que la première économie du continent devrait pouvoir emprunter moins cher sur les marchés dans les mois à venir, mais que les conditions pour un redressement de son économie sont aussi réunies.

Pour justifier son choix, S&P insiste sur « les réformes qui soutiennent la croissance » effectuées par Pretoria, citant en particulier l’exemple emblématique de la compagnie d’électricité publique Eskom qui a enregistré en septembre dernier son premier bénéfice depuis huit ans.

Alors que cette bonne santé de l’opérateur a des conséquences concrètes sur l’économie – beaucoup plus rares, les coupures d’électricité pénalisent moins les entreprises et favorisent la croissance – S&P s’attarde aussi sur la bonne gestion des finances publiques sud-africaines. Tandis que le projet de budget du pays pour l’an prochain prévoit des recettes fiscales en hausse, l’agence relève aussi que les partis « réformateurs » membres de la coalition au pouvoir sont tous guidés par le même objectif d’« accélérer la croissance et les réformes favorables aux entreprises ».

Dans la foulée de cette annonce, l’ANC – qui partage désormais le pouvoir avec son opposant historique, l’Alliance démocratique (DA) – a publié un communiqué dans lequel il salue le relèvement de la note souveraine de l’Afrique du Sud, décision qui témoigne, affirme le parti, « de la reconnaissance des progrès accomplis par l’ANC en matière de stabilisation de l’économie, de rétablissement de la crédibilité budgétaire et de redressement des industries de réseau ».

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