Madagascar: La campagne 2025 d'exportation des litchis face à de multiples défis
À Madagascar, la campagne litchis se prépare activement. Dès ce 13 novembre, les fruits les plus mûrs, appelés « primeurs », ont commencé à être cueillis sur la côte est de la Grande Île pour être exportés par avions, quelques jours avant le lancement de la campagne officielle, prévue jeudi prochain. Mais la filière est confrontée à de nombreux défis : sa pérennité est mise en doute, faute d’investissements, tandis que l’association Transparency International appelle à revoir la distribution des revenus entre tous ses acteurs.
Planteurs, collecteurs, exportateurs : tous les acteurs de la filière à Madagascar se préparent à une campagne frénétique. La production destinée à l’export, qui devrait s’établir entre 16 000 et 18 000 tonnes cette année, devrait répondre aux commandes des clients.
Après la récolte des primeurs lancée jeudi soir, ils n’auront que quelques jours, à partir de jeudi prochain, pour remplir au moins deux bateaux frigorifiques. Destination principale : l’Europe, pour les fêtes de fin d’année. Le volume de production est au rendez-vous, mais Michel Jahiel, assistant technique au Centre technique horticole de Tamatave, met en garde. « La partie innovante de cette filière, c’est qu’elle est vraiment forte en matière logistique. Elle arrive à exporter en un temps record un maximum de palettes dans des bateaux frigos, avec une production complètement atomisée. Mais la partie amont, c’est-à-dire la partie production, a été complètement occultée, souligne-t-il. Les plantations sont tellement âgées… Tous les ans, on devrait replanter, mais on n’a rien planté depuis 15 ans. Il y a un manque de vision à long terme pour cette filière pour garantir sa pérennité. J’espère qu’avec les choses qui se passent en ce moment, on aura enfin une politique filière avec un engagement des exportateurs ».
« Il faudrait assurer une juste répartition de la valeur ajoutée »
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L’homme d’affaires Mamy Ravatomanga, qui contrôlait totalement la filière, s’est récemment vu priver de ses quotas d’exportation par les autres exportateurs. « On s’est battus pour lutter contre le monopole dans le secteur litchis, explique Mialisoa Randriamampianina, directrice exécutive de Transparency International Madagascar. Et d’ajouter : « Il faudrait de nouvelles règles, assurer une juste répartition de la valeur ajoutée entre les producteurs, les collecteurs et les exportateurs en supprimant les ententes sur les prix ».
Selon le Groupement des exportateurs de litchis de Madagascar, la filière emploie directement ou indirectement plus de 100 000 personnes.



