Mali: La crise du carburant vue de Mopti, au centre du pays

Dans le centre du Mali, les habitants de Mopti s’organisent pour faire face à la crise de carburant, mais aussi aux coupures d’électricité.

Dans le centre du Mali, les habitants de Mopti s’organisent pour faire face à la crise de carburant, mais aussi aux coupures d’électricité. Cette ville stratégique qui relie le nord et le sud du pays, parfois surnommée la « Venise malienne », manque d’électricité depuis plus d’un mois. La société Energie du Mali évoque des contraintes d’exploitation. Mais sur place, les populations doivent redoubler d’ingéniosité pour faire face à la double crise qui ralentit leurs activités économiques.

Né à Mopti, Ali exerce le métier de soudeur depuis une trentaine d’années. Il a dû garer sa moto, faute de carburant, mais il continue d’aller au travail.

« Je quitte à pied le quartier Mossikin pour aller travailler au niveau de la zone appelée bas fond vers le gouvernorat de Mopti, explique-t-il. Le trajet me coûte environ une dizaine de kilomètres en aller simple. »


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Le prix du gasoil a quasiment triplé

Parallèlement, Ali doit faire face aux pannes de courant. Avec sa dizaine d’employés, il utilise un petit groupe électrogène de marque chinoise, afin d’honorer ses engagements vis-à-vis des quelques rares clients qui continuent de lui faire passer des commandes, malgré la crise.

Il explique que « le groupe électrogène que nous utilisons fonctionne avec du gasoil dont le litre se vend désormais 1750 FCfa au lieu de 650 F précédemment. On se déplace souvent avec le groupe pour satisfaire les besoins de nos clients et pour assurer la subsistance de nos familles. Chacun se débrouille comme il peut, afin de traverser cette période difficile. »

Un semaine d’attente pour un bus vers Bamako

Baba, lui, a tenté d’émigré avant de rentrer au Mali. Il vit depuis dix ans du commerce de ferrailles et de batteries usagées qu’il envoie à Bamako ou à l’étranger. Mais il avoue avoir du mal à exercer son activité, désormais, essentiellement à cause des problèmes de transport liés à la pénurie de carburant.

Mais Baba a trouvé des solutions alternatives. »La distance entre mon domicile et mon lieu de travail fait sept kilomètres, précise-t-il. Pour mes courses, je prends souvent le vélo pour combler le manque de carburant. Le plus souvent, nous regardons du côté des bus voyageurs venant du Burkina Faso qui font l’aller- retour pour envoyer nos produits. Cela nous revient moins cher que d’effectuer le voyage dans ce pays voisin. Quant aux batteries usagées, elles prennent la direction de Bamako. Mais depuis le début de la crise de carburant, nous pouvons parfois passer une semaine avant d’avoir de bus qui va à Bamako. »

En plus des routes, la crise de carburant affecte également le trafic fluvial entre le centre et le nord du pays : les pinasses sont à l’arrêt depuis plusieurs semaines. Les transporteurs fluviaux sont aussi confrontés à l’insécurité sur le fleuve, en raison de la présence des groupes djihadistes.

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