Le trafic d'essence entre la Libye et le Soudan s''est accru, déclare une ONG américaine

Depuis le début de la guerre au Soudan en avril 2023, plusieurs rapports d’experts de l’ONU et d’ONG internationales ont mentionné l’existence d’un trafic d’essence et de diesel entre la Libye du maréchal Khalifa Haftar et les FSR soudanais. Un trafic qui s’est accentué selon un nouveau rapport, publié ce jeudi 13 novembre, de l’ONG américaine The Sentry. L’homme fort de l’est et du sud libyen approvisionne en carburant illicite les Forces de soutien rapide en contrepartie du « soutien crucial » que lui apportent les Émirats arabes unis depuis une décennie.
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Dans une étude intitulée « le camp Haftar est un fournisseur clé de carburant pour les FSR », The Sentry assure que l’essence et le diesel issus majoritairement de trafics illicites, ont facilité « les déplacements et opérations tactiques des FSR au Darfour, passé fin octobre sous contrôle total des paramilitaires ».
Ces fournitures sont le reflet de « la profonde loyauté de la famille Haftar envers le gouvernement émirien » qui est « un soutien crucial des FSR » indique le rapport qui explique que l’ONG a sollicité en vain les Émirats pour des commentaires. Et The Sentry de poursuivre qu’en « raison du soutien idéologique, diplomatique, financier et politique, des Émirats à la famille Haftar, depuis 2014 », ce pays « occupe une position privilégiée aux yeux des forces de Haftar le rendant redevable à Abu Dhabi ».
Un trafic en augmentation constante
Par ailleurs, note le rapport, l’acheminement de carburant et d’autres aides aux FSR a permis à la famille Haftar de renforcer « sa chaîne de commandement et son contrôle du sud-est libyen » frontalier avec le Soudan.
La prise du triangle frontalier entre la Libye, le Soudan et l’Égypte par les FSR en juin 2025 a nettement augmenté la vitesse de ce trafic illicite. Ce qui a causé une énorme pénurie d’essence pour les habitants du sud libyen qui passent de longues heures devant des stations vides. Le prix de l’essence est soutenu par l’État en Libye, seul pays au monde où le prix du carburant est moins cher que celui de l’eau.
À signaler que les sources ouvertes montrent depuis de longs mois l’étendue de ce trafic. Des photos des véhicules militaires faisant la liaison sur la route désertique entre le sud libyen et le Darfour montrent ces fameux « galons » bleus remplis de carburant, ou des citernes qui ont parfois été frappées par l’aviation de l’armée soudanaise une fois entrés au Soudan.
« Protègent et coordonnent » le passage des ressources militaires
Selon l’ONG, les brigades de Haftar ont été renforcées en matériel et en effectifs pour « maintenir des expéditions ininterrompues de carburant et autres biens via la frontière » et garantir un « contrôle plus strict d’actifs clés » comme l’aéroport de Koufra ou la raffinerie al Sarir qui « fonctionne presque exclusivement à des fins de contrebande vers le sud » rajoute le rapport qui rapporte en outre, que les forces de Saddam Haftar « protègent et coordonnent » le passage des ressources militaires fournies aux FSR au Darfour par les Émirats via la Libye.
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