Cameroun: les autorités à l'heure du bilan des violences postélectorales

Au Cameroun, le ministre de l’Administration territoriale termine sa tournée dans le pays. Il doit présenter, en principe ce samedi 15 novembre, une évaluation nationale officielle du nombre de personnes arrêtées, blessées ou tuées ces trois dernières semaines. Des violences survenues dans le cadre de la contestation du processus électoral de la présidentielle du 12 octobre.
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Au Cameroun, le ministre de l’Administration territoriale Paul Atanga Nji a déjà donné des premiers chiffres, évoquant 16 morts (13 dans la région du Littoral les 26-27 et 28 octobre et 3 morts dans la région Nord) ainsi que 829 gardes à vue administratives pour la seule région du Littoral.
Mais il n’y a pas encore de chiffres nationaux sur les interpellations, pas non plus de chiffres sur le nombre de blessés pris en charge. Parmi les acteurs de la société civile, Cyrille Rolande Bechon, directrice exécutive de l’organisation Nouveaux droits de l’homme-Cameroun s’interroge auprès d’Amélie Tulet de RFI sur le silence de plusieurs institutions dont le rôle, dit-elle, est de contribuer à rendre publiques ces informations.
Ce n’est pas normal que ce ne soit que le ministre de l’Administration territoriale qui communique sur la crise postélectorale.
Cameroun : Cyrille Rolande Bechon déplore le silence des institutions compétentes sur les violences postélectorales
Cyrille Rolande Bechon s’inquiète par ailleurs du fait que le ministre de l’Administration territoriale qualifie les personnes décédées ou les manifestants arrêtés « d’assaillants » ou de « bandits », « des mots qui ne vont pas dans le sens de l’apaisement », souligne-t-elle.
Le benjamin des candidats à la présidentielle du 12 octobre, Samuel Hiram Iyodi a quant à lui publié, ce 14 novembre, une vidéo. Il appelle le président Paul Biya qui a prêté serment pour un huitième mandat à entendre « le cri de millions de Camerounais ». Également à prendre en considération une proposition de plan de refondation en 10 étapes, en commençant par « la libération immédiate et l’amnistie des prisonniers politiques et d’opinion », selon ses mots.
Autres points avancés par Samuel Hiram Iyodi : un gouvernement d’union sacrée et la révision du code électoral avant les municipales et les législatives de l’an prochain. Une demande formulée de longue date par plusieurs acteurs du champ politique camerounais. Samuel Hiram Iyodi plaide aussi pour une conférence nationale pour réformer les institutions et proposer une nouvelle Constitution.
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